L’ancien chef de l’État congolais est accusé de pratique insurrectionnelle par son successeur. Le dernier épisode d’une lune de miel transformé depuis, en lune de fiel.
Félix Tshisekedi n’en doute pas : Joseph Kabila en veut à son pouvoir et agirait activement pour s’en emparer. Le président de la République démocratique du Congo (RDC) s’est prononcé à cet effet, dans une interview accordée mardi 6 août, à la radio congolaise Top Congo FM.
« Il prépare une insurrection », a-t-il notamment lâché dans cet entretien réalisé depuis la Belgique dans le cadre de son séjour médical, au sujet de son prédécesseur. Selon Tshisekedi, Kabila apporterait son aide au groupe rebelle de l’Alliance du Congo River (AFC).
Créée en décembre 2023 dans le sillage de la présidentielle qui a consacré la réélection du chef de l’État pour un second mandat, cette rébellion dont le président n’est autre que l’ancien patron de la Commission électorale, Corneille Nangaa, soutient militairement les des insurgés du M23.
Une « absurdité »
Elle comprend par ailleurs plusieurs membres du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), de Joseph Kabila. De quoi accréditer la thèse d’un soutien de ce dernier à ce mouvement qui dit vouloir « mettre fin à une gouvernance chaotique et prédatrice du pays » ?
Rien n’est moins sûr. Toujours est-il que Kabila jouit encore d’une influence non négligeable en RDC malgré son départ du pouvoir en 2019 après huit ans d’exercice. L’intéressé reste toutefois bien taiseux, ne se prononçant quasiment jamais sur la marche du pied.
« Il n’a jamais réagi aux provocations de M. Tshisekedi par le passé et ce n’est pas aujourd’hui qu’il va commencer« , a réagi ce mercredi auprès de Bloomberg, Barnabe Kikaya Bin Karubi décrit comme un « collaborateur de longue de date » par le média américain. Il a qualifié les accusations du président « d’absurdités ».
Une relation tendue
La sortie de Félix Tshisekedi témoigne des relations tendues entre celui-ci et Joseph Kabila. Après une brève idylle consécutive à l’arrivée au pouvoir de du président en 2018, les deux se regardent désormais en chiens de faïence.
« Comment vais-je m’y prendre ? », s’est demandé le chef de l’État lors de son interview avec Top Congo FM, en réaction à une interpellation sur l’hypothèse d’un dialogue avec l’opposition, dont Kabila.
Pour le président, son prédécesseur n’est tout simplement pas prédisposé à une telle éventualité.
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