La France recule à nouveau dans le Sahel

Les forces françaises déployées au Burkina Faso vont quitter les lieux dans les 30 prochains jours conformément au souhait des autorités du pays. L’isolement tricolore dans la région africaine francophone s’accélère.

Et de deux. Après le Mali, la France militaire va plier bagage du Burkina Faso, l’autre État ouest-africain, une des anciennes zones sous domination coloniale française, où Paris dispose de forces militaires dans le cadre de ses nombreux accords de coopération sur le continent.

La force concernée dans le cas d’espèce est une force d’élite baptisée « Sabre ». Forte d’environ 400 hommes issus des commandos de marine, de l’armée de l’air ou encore de l’armée de terre française, elle est spécialisée dans des missions ponctuelles et de grandes envergure. Comme la traque d’éléments djihadistes de premier choix.

Hélas, sa mission de plus d’une décennie de présence au Burkina Faso s’achève.

Un divorce qui en rappelle un autre

Les autorités burkinabè dénoncent en effet auprès de leur homologue française, l’accord de défense qui a ouvert le terrain au déploiement de cette force dans le pays ouest-africain dès la fin des années 2000. Une décision à laquelle la France a indiqué se plier dans les délais requis.

« Mardi, nous avons reçu formellement la dénonciation, par le gouvernement burkinabè, de l’accord de 2018 relatif au statut des forces françaises présentes dans ce pays. Conformément aux termes de l’accord, la dénonciation prend effet un mois après la réception de la notification écrite », a indiqué le Quai d’Orsay à l’AFP, mercredi 25 janvier.

Cela suppose, ajoute la même source, un départ des militaires tricolores d’ici fin février. Une étape qui devrait être suivie du retrait de leurs matériels. Le Burkina évoque une volonté de revoir les relations avec ses partenaires pour justifier la demande. Mais les réelles motivations ne sont un mystère pour personne. D’autant que ce divorce en rappelle un autre bien récent.

Le Niger comme point d’appui

Celui avec le Mali notamment, un pays également tombé sous la coupe des militaires. Après des mois d’acrimonie et d’hostilité manifeste envers Paris, le pouvoir de Bamako a obtenu de son homologue la fin de l’opération Barkhane et le départ de ses militaires. Un terrain sitôt récupéré par la Russie à travers sa milice de mercenaires nommé Warner.

Ouagadougou va-t-il emboîter le pas à Bamako en tombant sous le charme de Warner ? Rien n’est moins sûr, quoi que de nombreux indices le laissent supposer. Quant à la France, elle pourrait trouver un nouveau d’appui au Niger où se trouvent déjà certains de ses militaires.

Jusqu’à ce que ce vent d’hostilité baptisé « sentiment anti-français » l’y déloge encore.


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