La menace jihadiste se rapproche du Ghana

Le pays côtier d’Afrique de l’Ouest craint de plus en plus une transposition du fléau jihadiste en cours chez les voisins à l’intérieur de ses frontières.

Au Ghana, le doute ne semble plus permis quant à une incursion prochaine du jihadisme dans le pays. La question se résume davantage à quand ? Autrement dit, à quel moment la menace va se matérialiser avec son lot de malheur.

Car si la nation ouest-africaine reste pour l’heure épargnée par les attaques, les signes avant-coureurs n’en sont pas moins manifestes. Notamment dans les régions reculées du nord proches des frontières avec le Burkina Faso, le Togo ou encore le Bénin.

Autant de pays qui bien que hors des territoires sahéliens, originellement champ d’action privilégié par les jihadistes, sont d’ores et déjà en proie au fléau. Tant il se propage, profitant entre autres de la porosité des frontières et d’une situation économique favorable.

Zone de refuge

Le Ghana en l’occurrence vit un des moments socioéconomiques des plus compliqués de son histoire, avec une inflation galopante. Dans contexte de désarroi pour la population et la jeunesse en particulier, le moindre discours d’espoir s’avère captif. Et sur cet aspect que jouent les groupes jihadistes dans le cadre de leur processus d’enrôlement.

« La menace est réelle », a d’ailleurs reconnu auprès de l’AFP, le ministre de la région Nord-Est Stephen Yakubu, redoutant notamment que les jeunes ne succombent aux sirènes de la propagande. D’autant que des jihadistes ont déjà été appréhendés dans le pays l’an dernier, après des opérations au Burkina voisin.

Ce même pays abriterait au moins 200 éléments en provenance du Ghana parmi les jihadistes actifs sur son territoire, à en croire une étude de la fondation Konrad Adenauer publiée toujours l’année écoulée en collaboration avec l’ONG Promediation.

État d’alerte

Ce tableau accroît désormais la possibilité d’une attaque jihadiste à l’intérieur du Ghana. Une situation dont les pouvoirs publics espèrent repousser l’échéance le plus tard que possible grâce un programme de prévention allant de séances de sensibilisation au renforcement de la proximité avec les populations locales. La présence des forces de l’ordre a également été renforcée ces derniers mois.

Ces mesures suffiront-elles pour enrayer la menace ? Il vaudrait mieux, car le prix à payer en cas de manifestation du jihadisme sur le sol ghanéen serait préjudiciable pour le pays et son économie. Notamment les localités dépendantes du commerce transfrontalier.


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