Kémi Séba au service de Sa Majesté, la Russie ?

Le franco-béninois connu pour ses positions antifrançaises s’appuierait sur des sources financières proches du Kremlin. C’est en tout cas ce que révèle une récente enquête journalistique démentie toutefois par l’intéressé.

L’information provient d’un travail du média Jeune Afrique (JA) mené en collaboration avec le magazine « Sources » de Arte/CAPA, le quotidien allemand Die Welt et les organisations All Eyes On Wagner et Dossier Center.

Elle indique que Kémi Seba de son vrai nom Stellio Gilles Robert Capo Chichi aurait bénéficié entre 2018 et 2019, de 440 000 dollars de financement provenant de diverses structures toutes appartenant à Evgueni Viktorovitch Prigojine.

Ce n’est pas n’importe quel nom. Puisque l’homme d’affaires russe de 61 ans au centre de l’actualité depuis l’invasion de l’Ukraine, est un des intimes de Vladimir Poutine. Il est par ailleurs connu comme étant à l’origine de Wagner, la milice paramilitaire présente en Centrafrique et au Mali entre autres.

« Projet Kémi »

Les documents consultés par JA suite à une fuite de données provenant de milieux proches de Prigojine, témoignent même de l’existence d’un projet dénommé Kémi. L’intéressé aurait à cet effet bénéficié durant la période concernée des conseils du parrain de Wagner dans le cadre de son discours contre l’Occident.

Kémi Séba aurait même effectué en 2019, au moins un déplacement tout confort à Saint-Pétersbourg, ville d’origine de Prigojine. Interrogée, la figure de proue de l’ONG Urgences panafricanistes nie. Elle indique n’avoir jamais été influencée par qui que ce soit, sans toutefois démentir le fait d’avoir rencontré Evgueni Prigojine par le passé.

Un partenariat depuis rompu à l’en croire, car l’homme d’affaires russes le poussait à basculer dans la lutte armée contre des intérêts occidentaux.

Stratégie troublante

À l’heure où la Russie tente par tous les moyens possibles – y compris en prônant la désinformation –, d’étendre au détriment de l’Occident, son influence en Afrique, cette information à propos de liens présumés entre le Kremlin et Kémi Séba fait tache.

Même si le franco-béninois ne cache pas ses liens avec Moscou au nom d’une « alliance géostratégique et temporaire » contre l’Occident, en l’occurrence son seul « ennemi ». Cela le fait en effet passer pour une marionnette agitée par la Russie. Une idée que beaucoup ont d’ailleurs toujours soutenue.

Mais Kémi Séba assume cette stratégie pour le moins troublante consistant de s’acoquiner avec quiconque en croisade contre les intérêts occidentaux.


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