Bientôt toute la vérité sur le massacre de Thiaroye ?

Le Sénégal envisage des fouilles archéologiques afin de faire la lumière sur ce drame colonial dont les responsabilités ont longtemps été occultées.

Va-t-on enfin vers la manifestation de la vérité sur le massacre de Thiaroye ? Plus de 80 ans après cette tragédie perpétrée en décembre 1944 par les forces coloniales françaises, l’État sénégalais annonce le déroulement de fouilles archéologiques, sans précision sur ses modalités.

Ainsi, aucune information n’a été donnée quant à l’agenda de cette initiative, encore moins sur les sites concernés. Nommé « Thiaroye » en référence à la localité de la banlieue de Dakar – dans la capitale sénégalaise – témoin des faits, ce drame s’est déroulé dans un camp militaire.

Les victimes étaient constituées de tirailleurs africains. Il s’agit de soldats recrutés dans les colonies françaises en Afrique subsaharienne (le Sénégal, le Soudan français, actuel Mali, le Tchad, le Gabon, le Congo, le Dahomey actuel Bénin, entre autres) pour servir dans l’armée française.

Un crime de la France coloniale

Leur théâtre d’opération comprenait de nombreuses guerres, dont les deux Guerres mondiales, mais également des expéditions militaires sur le continent africain, en Asie et en Europe.

Malgré leur contribution décisive pour la victoire de la France contre l’Allemagne nazie, ces hommes furent tués par ce même employeur lors d’une manifestation destinée à réclamer le paiement de leur solde. Un véritable massacre organisé via un dispositif militaire impressionnant.

Le journal Le Monde révèle ainsi, dans une enquête le 27 novembre 2024, qu’un millier de soldats, des blindés et des mitrailleuses avaient été mobilisés pour la circonstance ce jour-là où « 508 cartouches » auront été tirées, pour un bilan officiel de 35 morts.

Une version qui n’a jamais convaincu les historiens et autres observateurs malgré l’insistance de Paris. Le même État français qui s’est toujours gardé de parler de « massacre ».

Une « contrainte » à la manifestation de la vérité

Jusqu’à la veille de la commémoration de ses 80 ans par le Sénégal, lorsque le président Emmanuel Macron, a entrepris de reconnaître la responsabilité française dans ce crime de la France coloniale.

Cet acte avait été salué par son homologue sénégalais Bassirou Diomaye Faye, avec l’espoir que toute la vérité jaillira enfin de cet épisode encore source de tension entre la France et ses anciennes coloniales.

Car les estimations de nombreux historiens parlent de 400 morts, bien loin du chiffre toujours mentionné par Paris. Hélas, les archives françaises longtemps attendues ne semblent toujours accessibles.

« Le Premier ministre (Ousmane Sonko) a informé le Conseil (des ministres) que les compléments d’informations requis sont toujours attendus« , a ainsi indiqué le gouvernement sénégalais dans un communiqué rendu public, mercredi 19 février dernier, après la traditionnelle réunion hebdomadaire du gouvernement.


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