Une nouvelle étude lève le voile sur le difficile accès des Africains aux autorisations d’entrée en Europe. Une situation d’autant plus problématique pour le continent qu’elle semble marquer par « un biais systématique » de rejet.
Voyager au sein du Vieux Continent revient à faire un parcours du combattant pour les Africains, à en croire les résultats d’une enquête sur le sujet. Dévoilée par cabinet de conseil en migration Henley & Partners, l’étude indique 30% de taux de refus de visas Schengen au continent en 2022.
Soit 12,5% au-dessus de la moyenne mondiale. Autrement dit, environ trois demandes sur dix provenant d’Afrique se sont soldées par un refus, contre seulement une demande sur dix pour le reste de la planète.
Parmi la dizaine d’États ayant essuyé le plus de refus en 2022, sept se retrouvent être africains. Dans le peloton de tête figurent : l’Algérie (45,8 %), la Guinée-Bissau (45,2 %), le Nigéria (45,1 %), le Ghana (43,6 %), le Sénégal (41,6 %), la Guinée (40,6 %) ou encore le Mali (39,9 %).
« Biais prédéterminé »
Une situation qui ne change pas grand-chose à son sort puisque selon Mehari Taddele Maru, professeur à l’Institut universitaire européen intervenant dans le rapport, « les taux de rejet pour les demandeurs africains de visas Schengen sont généralement 10% plus élevés que la moyenne mondiale, trois fois supérieurs au taux de rejet le plus haut ».
Selon Henley & Partners, le motif le plus couramment évoqué pour justifier ces rejets concerne le « doute » quant à l’intention réelle du demandeur. Cela suppose notamment que les services de délivrance du visa apparaissent généralement peu convaincus de l’obligation faite à ce dernier de rentrer au bercail au terme de son séjour.
Des conséquences incommensurables
Un tel argument est battu en brèche par les auteurs de l’enquête à travers le cas de Malte. L’archipel du centre de la Méditerranée a en effet connu 35,5% de taux de refus de délivrance de visas en 2022 alors que seulement 750 étrangers résidaient en situation irrégulière sur son territoire.
Une donnée qui pourrait en revanche expliquer cette disparité qui entrave les Africains, concerne le passeport, indique Henley & Partners à partir de son indice dédié à ce document de voyage.
« L’accès aux visas Schengen correspond au pouvoir économique et passeport du pays de nationalité du demandeur. Plus le pays de ce dernier est pauvre, plus le taux de rejet est élevé », note le rapport.
Poster un Commentaire