De Beers a réduit les prix de ses diamants bruts

De Beers, leader mondial de la distribution de diamants bruts.

De Beers, leader mondial de la distribution de diamants bruts, a procédé à une baisse de prix de 10 % lors de sa vente de janvier. Cette décision pourrait engendrer une réduction des tarifs du taillé. Elle reflète les difficultés du marché, marqué par l’inflation persistante et une chute de la demande, en particulier aux Etats Unis.

De Beers, premier distributeur de diamants bruts au monde, a réduit ses prix d’environ 10% lors de sa vente de janvier, traditionnellement la plus importante de l’année. La baisse atteint 25% pour certaines catégories de pierres, dont celles de 2 à 4 carats et de pureté inférieure. Connus sous le nom de « select makeables », ces diamants peuvent être taillés en pierres polies plus petites pour orner les bagues de mariage de haute qualité. Ils ont souffert de la popularité croissante des diamants synthétiques.

Repli de la demande de diamants sous l’effet de l’inflation

Cependant, la décision de De Beers reflète plutôt les difficultés du marché du diamant qui fait face à une chute brutale de la demande. Ce repli intervient après deux années fastes au cours desquelles les prix ont fortement augmenté grâce à un goût plus prononcé pour le luxe durant la pandémie. Mais, la réouverture des économies a provoqué un effondrement de la demande. De nombreux acteurs s’étaient alors retrouvés avec des stocks excédentaires qu’il fallait absolument écouler. Malheureusement l’inflation a détourné les consommateurs des achats « plaisir ».

De Beers a tenté d’endiguer l’effondrement des prix

L’industrie a logiquement enregistré des pertes au second semestre 2023. Cette situation a contraint l’Inde, qui taille près de 85 % des pierres brutes, à ralentir son activité. Le pays a dû acheter le minimum de diamants l’année dernière pour pouvoir écouler ses stocks. Aussi, les deux plus grands groupes miniers au monde ont interrompu pratiquement leurs approvisionnements afin d’endiguer l’effondrement des prix. En vain. Le géant minier russe Alrosa, déjà malmené par les sanctions occidentales depuis l’invasion de l’Ukraine, a annulé ses ventes pour la fin de 2023.

D’habitude, De Beers préfère vendre moins de volume

De Beers, lui, a prié ses clients (les sightholders) de refuser toutes les pierres précieuses qu’ils avaient décidé d’acheter pour les deux dernières ventes de l’année dernière. Et en janvier, le groupe décide de baisser ses prix, contrairement à ses habitudes. En effet, il fixe toujours des tarifs plus élevés que ceux du marché. Pour lui, mieux vaut vendre moins de volume que de pratiquer des réductions problématiques pour le marché. Sa dernière baisse remonte à juillet dernier. Mais la réduction la plus significative date de la fin de 2019, dans un contexte d’offre excédentaire.

Vers une hausse des prix du taillé ?

Certains analystes de l’industrie diamantaire pensent que la baisse des prix des diamants bruts pourrait entraîner une réduction des tarifs du taillé. Nul n’ignore que les produits finaux coûtent moins chers quand les coûts des matières premières replient. Néanmoins, la plupart des sightholders interrogés ne s’attendent pas à ce que les prix du taillé reculent. Selon eux, le groupe minier ne fait qu’ajuster les niveaux par rapport aux appels d’offres et aux enchères. De Beers dit d’ailleurs avoir observé une certaine stabilisation des prix du taillé naturel au dernier trimestre 2023.


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