Le Burkina sort de l’Agoa

Les États-Unis vont procéder à l’exclusion du pays d’Afrique de l’Ouest du programme destiné à faciliter l’accès des États africains à son marché. L’ex-pays des hommes intègres paie ainsi son recul démocratique lors de ces derniers mois.

Le Burkina Faso ne sera plus membre l’African Growth and Opportunity Act autrement connu en français sous l’acronyme Agoa à compter de janvier 2023. Ainsi en a décidé le président américain Joe Biden à travers une lettre datée du 2 novembre adressée au Congrès.

Le document indique notamment que le gouvernement burkinabè n’a pas fait de progrès vers l’établissement de la protection de l’état de droit et du pluralisme politique conformément aux conditions d’éligibilité.

Le programme inauguré en 2000 vise à soutenir les économies africaines en leur facilitant l’accès au marché américain via des incitations à l’importation. Il est sous-tendu par des règles. Parmi celles-ci figure la promotion des principes démocratiques par les nations bénéficiaires.

Deux coups d’État

Cette décision de la Maison-Blanche est la conséquence de la situation politique délétère en cours au Burkina Faso. Le pays a en effet connu deux coups d’État militaire au cours des derniers mois, tous partis d’une mutinerie. Le premier a vu le mandat du chef de l’État Roch Marc Christian Kaboré écourter entre le 23 et le 24 janvier 2022 sur fond d’expansion de la menace jihadiste.

Ce fléau a également été évoqué lors du second putsch perpétré le 30 septembre dernier par un groupe de militaires mécontents de la gestion du pays par ses frères d’armes sous l’impulsion du lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba chargé jusque-là de la transition.

Déposé par le capitaine Ibrahima Traoré, 34 ans, l’ex-putschiste s’est depuis réfugié au Togo voisin. Pendant ce temps, les groupes terroristes continuent leur avancée sur le territoire.

Moscou en embuscade

Le Burkina rejoint l’Éthiopie, le Mali et la Guinée dans le rang des pays exclus de l’Agoa en début d’année. Cet évincement de Ouagadougou intervient par ailleurs dans un contexte de remise en cause des relations entre plusieurs pays ouest-africains et ses partenaires traditionnels dont la Paris, mais aussi Washington.

La Russie étant en embuscade afin de contrarier les Occidentaux et d’asseoir son influence sur le continent africain. « Je vais fournir au Burkina Faso une feuille de route claire leur permettant de réintégrer le programme et notre administration va travailler avec eux afin d’y parvenir », a assuré l’ambassadrice américaine au commerce, Katherine Tai dans un communiqué cité par RFI.


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