Kayes : Aliou Diallo scelle la cohabitation pacifique entre les ethnies

Aliou Diallo

La Fondation Maliba a organisé les 26 et 27 mars dernier, dans la région de Kayes, un festival pour sceller la cohabitation pacifique entre les ethnies. A cette occasion, son président Aliou Diallo a rappelé les vertus acquises par le « Kouroukan Fouga », connu comme la première Constitution au monde. Cette charte a permis notamment l’instauration du sanankouya ou cousinage à plaisanterie. Une pratique ébranlée par les récentes crises au Mali.

Fidèle à sa politique de dialogue et de rassemblement des Maliens, Aliou Diallo lance dans la région de Kayes un festival pour sceller la coexistence pacifique entre les différentes ethnies. La première édition a eu lieu les 26 et 27 mars à Médine. Elle a réuni les principaux chefs traditionnels, les leaders religieux ainsi que les autorités locales. Au cours de cette cérémonie rythmée de chants et de danses, Aliou Diallo a évoqué la Charte du Mandén. Celle-ci a été proclamée à Kouroukan Fouga en 1236, après la célèbre bataille de Kirina qui a été sanctionnée par la victoire du royaume mandingue sur le royaume sosso, respectivement dirigé par Soundjata Keita et Soumangourou Kanté.

500 ans avant la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen

Après ce fait glorieux, Soundjata Keita décida de fonder avec ses alliés un nouvel empire, le futur empire mandingue ou du Mali. Il pensa ensuite à organiser cette nouvelle cité dans tous les domaines. Le roi proclama principalement des règles sensées régir la vie en société. Il s’est inspiré en cela du serment du Mandén édicté par la confrérie des chasseurs traditionnels (dozos), quelques années plus tôt.

Essentiellement orale, la nouvelle charte comportait un préambule et 44 articles traitant pratiquement de toutes les questions. Parmi lesquelles l’organisation sociale, les droits et les devoirs de la personne humaine, l’exercice du pouvoir, la place des femmes dans la société, la préservation de la nature, etc. Classée patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’Unesco en 2009, cette législation est considérée aujourd’hui comme la première Constitution au monde. Car intervenue plus de cinq siècles avant la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1793.

100 millions de Francs CFA pour appuyer l’initiative

« Ça fait la fierté du Mali », a déclaré à la tribune Aliou Diallo, qui déplore toutefois que les acquis de Kouroukan Fouga soient aujourd’hui mis en péril par les guerres successives dans le pays. Au nombre des acquis, il pense en premier au sanankouya ou cousinage à plaisanterie. Heureusement, « elles sont toujours là ces valeurs, ne serait-ce que par les liens de cousinage entre les Diallo et les Diakité, les Barry et les Sow, les Diarra et les Traoré, etc. », a souligné l’ex député de Kayes. Son festival devrait pérenniser ces et bien plus encore.

« Cette initiative c’est pour retrouver le chemin de la paix. J’ai voulu inviter toutes ces ethnies pour qu’on scelle un pacte de cohabitation pacifique, de non belligérance, de solidarité et de jumelage ethnique. C’est dans ces conditions que nous pourrons tôt ou tard retrouver le chemin de la réconciliation et de la paix », a encore soutenu Aliou Diallo. Pour aider à l’atteinte de cet objectif, le PDG d’Hydroma a doté le projet de 100 millions de Francs CFA pour que les représentants de chaque ethnie puissent se faire les ambassadeurs de la paix et de la cohésion pacifique au sein de leur communauté. Un geste fortement salué par les personnalités présentes à cette première édition.

Un attachement indéfectible au Mali

Parmi celles-ci figurent M. Djibril N’Diaye, maire de la commune d’Hawa Dembaya. Dans son allocution, l’édile a salué la grandeur d’esprit d’Aliou Diallo qui a su montrer son amour et son attachement à la paix et la cohésion au Mali en organisant ce forum à Médine. Il garde l’espoir que le site du festival sera un lieu de pèlerinage annuel pour l’unité du peuple malien que le milliardaire malien a toujours recherchée. Son amour du Mali se manifeste aussi et surtout à travers la Fondation Maliba, qui œuvre à l’amélioration des conditions de vie des Maliens grâce au financement de projets et la réalisation d’infrastructures élémentaires.


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