Au Mali, RFI et France 24 n’émettent plus

Les deux médias français à tendance internationale particulièrement populaire en Afrique au sud du Sahara sont désormais définitivement inaccessibles au Mali. Dernière décision en date des autorités de Bamako engagées depuis plusieurs mois dans un conflit ouvert avec Paris.

Depuis que le Premier ministre malien de transition, Choguel Maïga, a accusé la France à la tribune de l’ONU, d’avoir abandonné son pays en plein vol dans le cadre des opérations anti-djihadistes, les deux États autrefois partenaires, vont de tension en tension. Avec aucune chance de désescalade à l’horizon. Au contraire, les positions semblent désormais irréconciliables. Et la dernière décision des autorités de Bamako ne va certainement pas arranger les choses.

Elles ont en effet décidé le mercredi 27 avril via le régulateur de la communication, après une première suspension intervenue il y a presque un mois et demi, de réduire à néant toute possibilité d’émission de RFI et France 24 sur leur territoire. Autrement dit, ces deux médias internationaux parmi les plus écoutés au Mali sont désormais inaccessibles à la population.

Vives protestations

France Médias Monde (FMM), structure chapeautant la chaîne de radio et celle de télévision, a immédiatement réagi après diffusion de la nouvelle. Elle a notamment promis de tout mettre en œuvre pour permettre aux Maliens de continuer à bénéficier de ses services sur le territoire. D’ores et déjà, diverses astuces promues par des journalistes de la maison destinées à permettre de capter RFI et France 24 au Mali émergent sur les réseaux sociaux. De façon à échapper à la censure de l’État.

« Il s’agit d’une grave atteinte à la liberté de la presse et à la liberté d’expression dans un contexte de tentative répétée de manipulation de l’information au Mali », a pour sa part indiqué le ministère français des Affaires étrangères, responsable de FMM.

Accusations et contre-accusations

La manipulation de l’information est justement au cœur du différend entre Paris et Bamako. Ce dernier a en effet décidé de couper la diffusion de RFI et France 24 sur son territoire suite aux informations d’exactions de la part de l’armée malienne dans le village de Niono, région de Ségou, rapportées début mars par les deux médias.

Des allégations de 35 civils brûlés vifs étayés par divers témoignages sur place, que les mis en cause contestent vivement. La communauté internationale quant à elle appelle les autorités maliennes à permettre une enquête indépendante sur la question, sans succès.


Soyez le premier à commenter

Poster un Commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*