Congo-Brazzaville, l’impossible alternance ?

En Afrique centrale réputée pour ses vieux dirigeants et accrocs au pouvoir figure Denis Sassou-Nguesso. À 77 ans, le chef de l’État congolais est en passe d’être réélu pour un quatrième mandat après près de 37 ans déjà passés à la présidence.

Qui pour stopper l’indébonnable Denis Sassou-Nguesso dans sa quête d’un nouveau mandat, le quatrième, après 37 années de règne ? À l’évidence personne, à l’heure actuelle. Le président septuagénaire qui prône avec outrecuidance, une rupture dans la continuité, vise même une victoire dès le premier tour de la présidentielle organisée le 21 mars dernier. Tant sa machine électorale et les moyens à sa disposition sont sans commune mesure avec l’arma de ses adversaires.

Opposition terrorisée

Au nombre de six, ces derniers sont plutôt assimilables à des figurants par une partie de la population. Cela a d’ailleurs été parfaitement illustré durant la campagne électorale qui a vu les affiches du président sortant pulluler dans tout le pays. Pour s’assurer d’une réélection confortable de son leader, aucun moyen n’est de trop pour le Parti congolais du Travail (PCT), au pouvoir. Au même moment, les challengers de Sassou se faisaient discrets. Les plus téméraires placardisant seulement quelques affiches à leurs effigies en ville.

Dans ces conditions, le résultat du scrutin ne fait l’ombre d’aucun doute pour une large frange de la population. D’autant plus que le principal parti d’opposition a décidé de boycotter le vote. Par ailleurs, les arrestations de voix discordantes se sont multipliées ces dernières semaines, sur fond d’accusation de fichier électoral corrompu.

Objectif 2031 ?

Malgré ce tableau démocratique peu reluisant, le règne de Denis Sassou-Nguesso à la tête du Congo pourrait durer jusqu’en 2031 au moins. Et pour cause, celui que ses pairs Alassane Ouattara et Alpha Condé n’hésitent pas à affubler du terme Empereur a fait modifier la Constitution en 2016 au moment de briguer un troisième mandat. La contestation qui s’en était suivie avait été violemment réprimée dans le sang. Plusieurs opposants parmi lesquels Jean-Marie Michel Mokoko et André Okombi Salissa purgent d’ailleurs des peines de prison pour atteinte à la sûreté de l’État, entre autres.

En cas de victoire cette année, les nouveaux termes constitutionnels permettent à Sassou de conserver son fauteuil présidentiel pour dix ans supplémentaires. Au grand dam des partisans de la démocratie qui implorent la communauté internationale à changer de fusil d’épaule vis-à-vis d’un régime dont la gestion économique est tout aussi catastrophique.


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