Covid-19 : l’Afrique subsaharienne menacée par la récession

Lagos, capitale du Nigeria.

 

À cause du coronavirus, la Banque mondiale prévoit que l’Afrique subsaharienne entrera en récession pour la première fois depuis un quart de siècle. Selon l’institution financière mondiale, l’économie de la région pourrait se contracter de 2,1 % voire de 5,1 % cette année.

Des pertes de production estimées entre 37 milliards et 79 milliards dollars

La croissance en Afrique subsaharienne devrait plonger en 2020, selon la Banque mondiale. « On va connaître la pire récession mondiale, qui va aussi toucher l’Afrique. », s’alarme Albert Zeufack, l’économiste en chef de l’institution pour l’Afrique lors d’un point-presse à Washington. En effet, dans son rapport Africa’s Pulse 2020-Évaluation de l’impact du Covid-19 et des réponses politiques en Afrique subsaharienne, publié le 8 avril, la Banque mondiale prévoit que la croissance économique de cette région devrait passer dans le rouge en 2020, en s’établissant entre – 2,1 % et – 5,1 %. Du jamais vu depuis au moins 25 ans.

Les pertes de production dans la région pour 2020 vont se chiffrer entre 37 milliards et 79 milliards dollars en raison d’une combinaison d’effets, dont la perturbation du commerce et de la chaîne de valeur, et la réduction des flux de financements étrangers. Le tout dans un contexte de crise sanitaire marquée notamment par les mesures de confinement.

Par ailleurs, la pandémie du COVID-19 pourrait déclencher une crise de la sécurité alimentaire en Afrique. Car la production agricole devrait se contracter de 2,6 % dans un scénario optimiste et jusqu‘à 7 % en cas de blocage des échanges.

Les puissances économiques et les économies émergentes de la région prendront un coup

Logiquement, les populations verraient leur pouvoir d’achat se contracter de 7 % dans le scénario optimiste et de 10 % dans le scénario pessimiste. Si les frontières restent fermées encore de longs mois, ce chiffre plongerait de 14 %.

Les prévisions de la Banque mondiale suggèrent que les trois principales économies de l’Afrique subsaharienne (l’Afrique du Sud, l’Angola et le Nigeria), fortement liées au pétrole, seront « les plus touchées par cette crise », avec des contractions prévisibles de leur produit intérieur brut (PIB) de 6 à 7 %. Les autres pays, promus à une croissance économique continue comme le Ghana, la Côte d’Ivoire, le Sénégal ou encore le Rwanda, vont également prendre un sérieux coup.

Que faut-il alors faire pour circonscrire la catastrophe ?

Pour limiter les dégâts, la Banque mondiale recommande aux gouvernements africains d’agir sur deux volets, et ce, de manière collective. D’une part, « de sauver des vies […] en se concentrant sur les systèmes de santé ». D’autre part, d’éviter un arrêt brutal de l’activité, sous peine d’aller droit vers des problèmes sociaux que les États ne pourront contenir. L’institution financière mondiale a décidé de faire sa part en mobilisant « toutes les ressources possibles pour aider » la région et en lançant un appel aux créanciers pour geler le remboursement des dettes. Cela permettra aux pays de la région de dégager de l’argent afin de combattre la pandémie.


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