Coronavirus : l’Afrique relativement épargnée… pour le moment

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Alors que toutes les prédictions s’accordaient pour dire que l’Afrique allait devenir un foyer de contamination important, en raison de sa forte densité de population et de la faiblesse de ses infrastructures médicales, la catastrophe semble pourtant avoir été évitée… Tout du moins pour l’instant. En effet, le flou demeure quant à l’évolution du coronavirus en Afrique, qui continue de progresser, doucement mais surement.

Dans un entretien accordé à Libération, le professeur Pierre-Marie Girard, un ancien chef de services des maladies infectieuses est revenu sur le cas singulier de l’Afrique qui demeure l’un des continents les moins touchés par l’épidémie…

Un continent à part, loin de l’évolution connue du coronavirus sur les autres continents

Comme l’explique Pierre-Marie Girard, l’évolution du Covid-19 en Afrique est pour le moins atypique. En effet, pour un continent comptant 1,3 milliards d’habitants, les chiffres sont incroyablement faibles. En effet, l’Afrique toute entière ne recense « que » 50 000 cas de coronavirus, lorsque la France et ses presque 67 millions d’habitants compte déjà plus de 135 000 cas.

Pourtant, comme le reconnaît l’ancien médecin, lorsque les premiers cas de Covid-19 ont été recensés en Égypte à la mi-février, le pire était à craindre et tous les infectiologues s’accordaient pour dire que l’épidémie allait toucher très durement les pays Africains. Finalement, au début du mois de mai, l’épidémie reste contenue et l’Afrique résiste plus que bien à l’infection. Une résistance atypique qui interroge…

Lorsqu’il est question d’expliquer pourquoi l’Afrique résiste aussi bien à l’épidémie, aucune piste n’est privilégiée pour l’instant. Il existe cependant plusieurs hypothèses selon laquelle le climat chaud et humide de l’Afrique permettrait de limiter la propagation. De plus, il faut également prendre en compte la variable démographique de l’Afrique, un continent où 62% des personnes ont moins de 25 ans. Or, comme l’explique Pierre-Marie Girard, « les formes sévères du Covid et les décès sont fortement liés à l’âge. Au risque d’être un peu simpliste, on pourrait retenir qu’il s’agit en Afrique d’une épidémie virale atteignant essentiellement une population jeune, ce qui expliquerait l’absence de recours massif aux hospitalisations et la faible mortalité« .

Enfin, il est tout de même important de rester prudent quant aux chiffres relevés en Afrique. En effet, les moyens de dépistages ne sont pas aussi importants que dans les pays européens ou asiatiques et il se pourrait que les chiffres soient sous-évalués. Cependant, puisque les hôpitaux ne font pas face à un afflux de malade important, cela vient renforcer la théorie selon laquelle les populations plus jeunes d’Afrique résistent mieux à l’épidémie.

 


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