
La nouvelle administration entend manifestement infléchir la position sud-africaine sur un certain nombre de questions, au risque d’une ingérence dans les affaires internes du pays.
Jusqu’où ira l’escalade des tensions entre Washington et Pretoria ? La question mérite d’être posée alors que les relations déjà pas au beau fixe entre les deux nations, connaissent une détérioration spectaculaire depuis l’arrivée au pouvoir du nouveau président américain Donald Trump.
Dernier épisode en date, le boycott par le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, d’une réunion des ministres des Affaires étrangères du G20 en Afrique du Sud, actuellement en charge de la présidence de ce creuset.
« L’Afrique du Sud fait des choses très mauvaises. Exproprier des propriétés privées. Utiliser le G20 pour promouvoir “la solidarité, l’équité et la durabilité”. En d’autres termes : DEI [les politiques de diversité et d’inclusion] et le changement climatique », écrivait-il mercredi 5 février 2025 sur le réseau social X, pour justifier sa décision.
« Mon travail est de défendre les intérêts nationaux de l’Amérique, non de gaspiller l’argent des contribuables ou de complaire à l’anti-américanisme », a ajouté le nouveau patron de la diplomatie américaine.
La problématique des terres
À cet effet, c’est Donald Trump lui-même qui sonnait la charge contre le gouvernement sud-africain trois jours plus tôt, accusant les autorités de confiscation des terres après la promulgation fin janvier, d’une loi d’expropriation sans compensation.
Une mesure destinée à instaurer un tant soit peu d’équité dans le partage des terres alors que 30 ans après la fin proclamée de l’apartheid, le foncier reste concentré dans les mains des propriétaires blancs. Cette communauté représentant 7% de la population détient jusqu’à 72 % des terres agricoles, d’après les statistiques.
Pretoria bande des muscles
« L’Afrique du Sud confisque des terres et traite très mal certaines catégories de personnes. Je couperai tout financement futur à destination de l’Afrique du Sud jusqu’à ce qu’une enquête complète sur cette situation soit achevée », a menacé le locataire de la Maison Blanche sur sa plateforme Truth Social.
« Pourquoi vos lois sur la propriété sont-elles ouvertement racistes ? Les Sud-Africains blancs sont persécutés en raison de leur race dans leur propre pays », rebondi deux jours plus tard, son principal allié et par ailleurs natif d’Afrique du Sud Elon Musk, interpellant le président sud-africain Cyril Ramaphosa.
Ce dernier a depuis réfuté ces accusations, ajoutant que « le gouvernement sud-africain n’a confisqué aucune terre ». Il a depuis riposté jeudi 6 février en marge de son discours sur l’État de la nation, promettant que le pays ne se laissera pas intimider.
Poster un Commentaire