Malakoff Humanis contre la chasse aux arrêts maladies 

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Malakoff Humanis, premier groupe de prévoyance sociale en France, s’oppose à la chasse des arrêts maladies dits de complaisance. Il estime qu’il ne faut pas rejeter la faute sur les médecins, mais plutôt voir les vraies causes. Notamment l’augmentation des troubles psychologiques dus au stress au travail.

Selon le Baromètre Absentéisme de Malakoff Humanis, il y a eu 8,8 millions d’arrêts maladie en France en 2022, contre 6,4 millions en 2012. Soit une augmentation de près de 30% en dix ans. Côté financier, ces arrêts de travail ont coûté 15,7 milliards d’euros à l’assurance-maladie, en prenant en compte les arrêts liés au Covid.

5.000 praticiens contactés par la CNAM

Face à cette forte hausse des arrêts maladies et des dépenses publiques, le gouvernement décide de sévir. Cet été, il a lancé une chasse aux arrêts maladies dits de « complaisance ». En d’autres termes, il souhaite voir un peu plus clair dans le cabinet des médecins qui prescrivent un peu trop d’arrêts maladies. Objectif : éviter les dérives. La Caisse nationale de l’assurance-maladie (CNAM) a déjà contacté 5.000 praticiens qui en prescriraient deux à quatre fois plus que la moyenne.

Anne-Sophie Godon-Rensonnet, Directrice des services et de l’observatoire de la performance sociale de Malakoff Humanis, pense qu’il ne faudrait pas chercher de poux là où il y en n’a pas. Elle estime qu’il « serait simpliste de dire que c’est la faute des médecins, des salariés ou des entreprises ». Selon l’assureur, « la réponse ne peut être seulement médicale » car il s’agit d’un « phénomène complexe », qui jette les médecins dans un « grand désarroi».

La hausse des arrêts maladie bien réelle

S’appuyant sur les conclusions du Baromètre Absentéisme 2022 de son groupe, Anne-Sophie Godon-Rensonnet note que la hausse des arrêts maladie est bien réelle. Elle est liée à plusieurs phénomènes, dont le vieillissement de la population active, qui devrait encore s’accentuer avec la réforme des retraites. Il y a aussi une augmentation des arrêts pour troubles psychologiques. Ceux-ci ont été multipliés par deux en trois ans. Ils constituent le premier motif des arrêts longs (de plus de trente jours).

Les managers plus touchés à cause du stress au travail

Malakoff Humanis impute cette situation essentiellement à la surcharge de travail, aux difficultés à concilier vie personnelle et vie professionnelle, au contexte sécuritaire global ainsi qu’à la montée de l’éco-anxiété. Le fléau touche en particulier les managers, dont la moitié d’entre eux se disent stressés au bureau. Ces gestionnaires d’équipe sont aussi deux fois plus nombreux à consulter un psychologue ou un psychiatre. Or, ils ont des salaires plus élevés. Donc l’Assurance-maladie verse des indemnités plus importantes en cas d’absence. Par conséquent, leurs arrêts maladie coûtent plus cher à la Sécurité sociale.

Malakoff Humanis propose une démarche d’accompagnement

Pour changer la situation, Malakoff Humanis pense qu’il faut aider les entreprises à mettre en place des dispositifs de prévention santé et d’accompagnement des arrêts maladie, ainsi que des fragilités sociales. Le groupe préconise aussi d’améliorer l’accès aux soins à leurs employés et d’accélérer leur retour durable au travail. En coordination avec les chefs d’entreprise et les DRH, il met en place une démarche d’accompagnement pour les organisations qui le souhaitent. L’assureur aide notamment à comprendre les raisons de la hausse de l’absentéisme et à agir sur ces problématiques pour vaincre les vulnérabilités des salariés et assurer leur retour à l’emploi après une longue maladie.


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