Racisme anti-subsaharien en Tunisie

Le pays d’Afrique du Nord inspire plus que jamais la peur à ses résidents Noirs, accusés par les autorités de divers crimes, dont notamment celui du grand remplacement.

« Il existe un plan criminel pour changer la composition du paysage démographique en Tunisie, et certains individus ont reçu de grosses sommes d’argent pour donner la résidence à des migrants subsahariens ». Ces propos aussi surréalistes qu’ils soient ne proviennent pas de la figure française de l’extrême droite Éric Zemmour.  

Il s’agit bel et bien d’une sortie publique de la première autorité tunisienne. Dans un communiqué publié le 21 février dernier sur les réseaux sociaux de la présidence de la République, le chef de l’État Kaïs Saïed s’en prend aux migrants subsahariens présents dans son pays.

Ces derniers sont notamment tenus pour responsables de tous les maux qui minent la Tunisie, dans un contexte de contestation accrue du pouvoir du président.

« Hordes de migrants clandestins »

L’homme élu en octobre 2019 bascule peu à peu dans un régime fort et réfractaire à toute contestation alors que le contexte socioéconomique national n’incite pas à l’optimisme. Il désigne ainsi les migrants provenant de l’Afrique au sud du Sahara comme responsables de la situation.

Leur présence sur le territoire tunisien serait à l’en croire, source de « violence, de crimes et d’actes inacceptables ». Pire, Kaïs Saïed voit à travers l’immigration des subsahariens le déroulement d’un plan visant à faire de la Tunisie seulement un pays d’Afrique et non pas un membre du monde arabe et islamique ».

Il faut donc, ajoute-t-il dans une allocution consacrée quelques jours plus tôt avant le fameux communiqué à la question migratoire, y « mettre rapidement fin ».

Chasse aux sorcières et indignations

Ce n’est pas la première fois qu’un pays du Maghreb s’illustre à travers le racisme envers les Noirs du continent. Nombreux étant les personnes originaires d’Afrique subsaharienne contraintes de vivre caché au Maroc en Égypte ou encore en Algérie. Surtout lorsqu’elles ne sont pas entrées légalement dans ces pays.

Mais c’est sans doute la première fois qu’un chef de l’État assume de se poser en pourfendeur des Noirs dans son pays. Au risque de donner du grain à moudre à certains de ses compatriotes. Ces derniers se sont d’ailleurs engagés depuis peu dans une chasse aux migrants plus intensifiée que par le passé.

Au grand dam de nombreuses voix condamnant les dérives de Kaïs Saïed.


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