Où va le Sénégal de Macky Sall ?

Le pays d’Afrique de l’Ouest vit dans un contexte sociopolitique tendu marqué entre autres par le raidissement de l’exécutif, une opposition radicalisée sur fond de ballottement de la population.

Nouveau jour de tension en perspective ce vendredi 6 janvier 2023 au Sénégal. Dans cet État ouest-africain, la nouvelle année semble avoir succédé à la précédente avec les mêmes craintes d’exacerbation de la situation sociopolitique nationale. Tant celle-ci se révèle potentiellement inflammable.

On ignore en effet ce qu’il adviendra de la manifestation projetée par Yewwi Askan Wi (YAW), le plus grand regroupement de l’opposition aujourd’hui afin de protester contre la gestion peu orthodoxe des deniers publics relevée par un récent rapport d’audit de la Cour des comptes concernant le fonds de riposte anti-Covid.

Cocktail explosif

Les autorités ont en effet interdit ce rassemblement prévu à la mi-journée au motif de « travaux d’envergure » en cours à la Place de la Nation, lieu retenu par les initiateurs. Une raison suffisante pour dissuader YAW ? Qu’en sera-t-il si la coalition bravait cette interdiction du préfet de Dakar, la capitale ? Rien n’est moins sûr. Et il y a fort à parier sur de prochaines mobilisations même si les protestataires battaient en retraite cette fois.

Ce contexte de bras de fer permanent est symptomatique du rapport pour le moins acrimonieux entre le pouvoir et l’opposition au Sénégal depuis plusieurs mois. En cause, un certain nombre de facteurs, dont l’emprisonnement des principaux opposants au pouvoir et le sentiment d’impunité nourri par l’exécutif, surtout pour les proches du président.

À cela s’ajoute le clair-obscur entretenu par le président Macky Sall alors que son deuxième mandat court en principe jusqu’en 2024.

Chaos inévitable ?

Au milieu se trouve comme souvent le peuple dont chacun camp se prévaut pour justifier ses actions, fussent-elles anti-républicaines et contre les principes démocratiques tant rattachés au Sénégal.

C’est le cas notamment de l’emprisonnement du journaliste Pape Alé Niang (PAN) depuis le 6 novembre 2022 pour « divulgation d’informations non rendues publiques par l’autorité compétente de nature à nuire à la défense nationale », « recel de documents administratifs et militaires » et « diffusion de fausses nouvelles de nature à jeter le discrédit sur les institutions publiques ».

Des accusations rejetées par l’intéressé un temps libéré de façon provisoire avant d’être remis en prison moins d’une semaine plus tard, c’est-à-dire le 20 décembre. PAN se trouverait actuellement dans un état de santé critique en raison d’une grève de la faim visant à protester contre sa détention.


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