Un mois après les sanctions décidées contre lui par la CEDEAO, le pays ouest-africain refuse de céder. Mais jusqu’à quand pourra-t-il résister alors que les prix flambent de plus en plus sur le marché ?
Les économistes les plus optimistes ne voyaient pas le Mali résister au-delà de deux mois aux sanctions de la CEDEAO. L’organisation ouest-africaine a décidé, le 9 janvier à Accra, afin de pression sur les autorités militaires en place à Bamako, d’isoler le pays à travers un embargo économique.
Depuis, le Mali vit en marge de ses voisins, notamment le Sénégal et la Côte d’Ivoire. Deux pays desquels il dépend énormément en raison de son manque d’accès à la mer. Seule la Guinée garde sa frontière ouverte avec le Mali aujourd’hui en raison de la nature militaire là aussi du pouvoir de Conakry. Une sorte de solidarité entre putschistes.
Alertes
Un mois après, l’effet des sanctions commence peu à peu à se faire sentir à Bamako. Même s’il est difficile de connaître la situation réelle des finances de l’État en raison du contexte politique tendu. Les populations interrogées par l’AFP parlent tout de même d’un panier de la ménagère qui se réduit progressivement à cause d’une hausse des coûts des produits de première nécessité. Une situation que le pouvoir d’Assimi Goïta, responsable de la junte, tente de limiter en procédant à un plafonnement des coûts sur le marché. Mais encore faut-il que les directives du gouvernement soient respectées sur le terrain.
Par ailleurs, le Mali a échoué à honorer le 31 janvier, le paiement d’émissions obligataires de 2,7 milliards de francs sur les marchés régionaux. Malgré cela, aucune levée de boucliers n’a été observée contre les autorités transitoires dans le pays. Les populations sont dans une relative souffrance contenue.
Résistance
La raison tient à la sympathie suscitée par les tombeurs de l’ancien président, Ibrahim Boubacar Keita. Ces derniers, mus par un discours populiste et nationaliste, font régulièrement lever les foules afin de fustiger la communauté internationale. Avec un Choguel Kokalla Maïga, Premier ministre aux accents castristes, les responsables des malheurs du peuple malien sont tout trouvés : la France et ses alliés.
Les populations suivent donc. Pour l’instant. Car on voit mal comment ce discours dopé à la résistance à tout prix pourra préserver indéfiniment les Maliens déjà victimes de la crise du Covid, d’une situation économique catastrophique dans un horizon proche. À moins que le dialogue ne reprenne entre le Mali et ses partenaires d’ici là.
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