Qu’est-il arrivé au chef de Boko Haram ?

Abubakar Shekau, patron contesté du groupe jihadiste actif dans la région du lac Tchad serait soit mort, soit grièvement blessé, selon diverses sources. Une information difficilement vérifiable tant cet homme semble défier la mort depuis de nombreuses années.

Est-ce la bonne cette fois ? Pour la énième fois depuis son arrivée à la tête de Boko Haram, des informations en provenance du Nigeria font état d’un Abubakar Shekau mal en point physiquement. Il serait tellement à l’agonie qu’une mort serait logique. De nombreuses sources proches des milieux jihadistes évoquent une incursion fatale à l’homme qui dirige la secte islamiste depuis 2009, menée par le groupe État islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap), une faction rivale, dans son fief de Sambisa le 20 mai.

Les circonstances de cette issue fatale divergent selon les sources. Les unes croient savoir qu’Abubakar Shekau, pour éviter de finir entre les mains de l’Iswap, aurait tenté de se donner la mort en se tirant une balle dans la poitrine. Les autres indiquent plutôt que l’homme aurait actionné des explosives placées dans la maison où il s’était retranché avec ses hommes afin d’échapper à une capture de ses bourreaux. Quoi qu’il en soit, de nombreuses sources insistent que le fait cela relèverait du miracle s’il survit.

Une allégeance suicidaire ?

Interrogé vendredi par l’agence Reuters, un porte-parole de l’armée nigériane, Mohammed Yerima a indiqué qu’une enquête était en cours pour en savoir davantage sur ce qu’il qualifie à ce stade de simples rumeurs. Une telle prudence ne doit rien au hasard. Et pour cause, Abubakar Shekau a déjà été donné pour mort à plusieurs reprises par le passé, y compris de la part de l’armée nigériane en lutte avec le groupe jihadiste depuis plus d’une décennie. Mais l’intéressé réapparaît chaque fois, se faisant plus menaçant à l’égard de « ses ennemis ».

Un ennemi de l’intérieur cette fois. Puisqu’avant de devenir des rivaux en 2016, Boko Haram et l’État islamique (EI) ne formaient qu’un groupe contre les armées de la région du lac du Tchad, ce vaste territoire de plusieurs milliers de kilomètres carrés comprenant le Nigeria, le Tchad, le Niger, le Cameroun, entre autres. Au cœur de la brouille : la désapprobation par l’EI des méthodes d’action de Shekau qui leur avait prêté allégeance en 2015. Il sera alors destitué de la direction de Boko Haram au profit d’Abou Mosab al-Barnaoui. Depuis, les deux camps se regardent en chiens de faïence, chaque groupe menant des offensives sporadiques sur le territoire de l’autre.


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