Le Niger de retour dans ses travers ?

Le pays réputé pour son instabilité à la tête de l’État pourrait à nouveau connaître des circonvolutions politiques. En cause, une tentative de coup d’État qui aurait impliqué des officiers dans la nuit du mardi à mercredi dernier.

Vers le retour des vieux démons au Niger ? La question préoccupe bien des observateurs de cet immense pays désertique depuis la crise politique née de la dernière présidentielle. En effet, des informations provenant de source sécuritaire font état ce mercredi, de l’arrestation de plusieurs militaires accusés de tentative de coup d’État. Les mis en cause dont on ignore encore pour l’heure l’identité et le grade, auraient tenté de prendre d’assaut le bâtiment de la présidence avant d’être repoussés par les éléments de la garde présidentielle. La situation serait depuis sous contrôle, à en croire la même source.

Cet épisode fait suite aux tirs armés qui ont marqué la nuit des populations habitantes les alentours du palais présidentiel. Selon plusieurs riverains, des échanges de tirs à l’arme lourde ont éclaté entre 2h et 4h GMT sans qu’on n’en sache guère plus sur les différents protagonistes. Les témoignages évoquaient juste des tirs intenses et qui ont duré près de 20 minutes.

Conflit post-électoral

Cette situation intervient dans un contexte politique tendu, marqué par un conflit post-électoral que de nombreux observateurs craignent de voir dégénérer. Depuis plusieurs semaines, les Nigériens sont en proie à une rivalité politique sur fond d’accusations de fraude électorale entre les deux finalistes de la présidentielle. L’opposant Mahamane Ousmane accuse en effet, son adversaire et candidat du parti au pouvoir, déclaré vainqueur du scrutin présidentiel par les instances du pays, Mohamed Bazoum, de lui avoir volé sa victoire. Une position de laquelle il ne varie point malgré le rejet de ses recours électoraux et la proclamation par la Cour constitutionnelle de la victoire de son rival.

Ce dernier doit d’ailleurs être intronisé nouveau président du Niger vendredi prochain. D’où l’inquiétude suscitée par les actualités de ces dernières heures. D’autant plus que Mahamane Ousmane, ancien président du pays, a appelé ses partisans à descendre dans la rue afin de protester contre l’issue de la présidentielle. À l’heure du départ du pouvoir de l’actuel président Mahamadou Issoufou, unanimement salué par la communauté internationale, beaucoup craignent que ce pays sahélien engagé dans plusieurs crises (sécuritaires, économiques, entre autres) ne rouvre les chapitres les plus sombres de son histoire politique. Le Niger n’a jusqu’ici jamais connu de passation de pouvoir entre deux chefs d’État démocratiquement élus.


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