Algérie : la justice libère plusieurs figures du Hirak

Drapeau de l'Algérie.

 

En Algérie, la justice algérienne a libéré ce jeudi quatre militants du  mouvement populaire anti-régime du Hirak. Il s’agit de Karim Tabbou, Amira Bouraoui, Samir Benlarbi et Slimane Hamitouche. Un geste qui pourrait annoncer d’autres libérations d’opposants à la veille de l’anniversaire de l’indépendance.

La justice algérienne a décidé, jeudi 2 juillet, de relâcher quatre militants liés au mouvement populaire anti-régime du Hirak. Parmi eux, Karim Tabbou, figure emblématique de la contestation. Depuis son arrestation, son portrait et les appels à sa libération ont été de toutes les manifestations hebdomadaires du Hirak, jusqu’à leur suspension pour cause de coronavirus, au mois de mars. La cour d’Alger a, en effet, accepté la demande de remise en liberté provisoire, présentée par ses avocats. Karim Tabbou a été condamné en mars dernier, en appel, à une peine d’un an de prison ferme, contre six mois en première instance, pour « atteinte à l’intégrité du territoire national ». Il est aussi poursuivi dans une autre affaire, pour atteinte au moral de l’armée. En début de semaine, la justice a décidé de reporter ce procès là au 14 septembre.

Trois autres leaders remis en liberté 

D’autres visages du Hirak, qui comparaissent également ce jeudi 2 juillet, ont aussi bénéficié d’une liberté provisoire. Il s’agit de Samir Benlarbi, Slimane Hamitouche et Amira Bouraoui. Cette ex-animatrice du mouvement Barakat (« ça suffit ! ») s’est fait connaître en 2014 en incarnant l’opposition à un quatrième mandat du président déchu Abdelaziz Bouteflika. Condamnée à un an de prison ferme en première instance le 21 juin, la militante sort finalement de prison ce jeudi. Le tribunal de Tipaza (80 km à l’ouest d’Alger) a décidé de sa remise en liberté provisoire dans l’attente d’un nouveau jugement, le 24 septembre.

Près de 70 prisonniers d’opinion toujours en prison

Les ONG de défense des droits humains se félicitent de la décision de la justice algérienne « en attendant celle de l’ensemble des détenus d’opinion du Hirak ». Amnesty International réclame toutefois « la libération immédiate et sans condition de tous les détenus d’opinion en Algérie ». Selon le Comité national pour la libération des détenus (CNLD), une association de soutien, près de 70 prisonniers d’opinion sont actuellement derrière les barreaux. Parmi eux, le journaliste Khaled Drareni, en détention depuis son arrestation le 7 mars et qui reste en prison. Pour Abdellah Benadouda, fondateur de Radio Corona internationale, une station pro-Hirak basée aux Etats-Unis, il reste donc à libérer tous les autres prisonniers et ensuite « libérer la justice », algérienne elle-même.

Le président Tebboune a déjà décrété plusieurs grâces

Cette décision de justice intervient à l’approche du 5 juillet, fête de l’indépendance du pays. Mercredi soir, la présidence a annoncé une grâce pour six personnes, dont trois sont liées au Hirak, selon le Comité national pour la libération des détenus. Depuis son élection le 12 décembre 2019, le président algérien, Abdelmadjid Tebboune a décrété plusieurs grâces présidentielles au profit de milliers de prisonniers, mais, jusqu’à présent, les détenus du Hirak en avaient été exclus.


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