Mali : le M5-RFP réclame la démission du président IBK

Le président de la République du Mali, Ibrahim Boubacar Keita, dit IBK.

 

Au Mali, le mouvement contestataire du M5-RFP, dirigé par l’imam Mahmoud Dicko, continue de se mobiliser. Il réclame la démission du chef de l’Etat et la dissolution des institutions de la République.

Le peuple malien est dans la rue depuis bientôt trois semaines. Il réclame, entre autres, la démission du président Ibrahim Boubacar Keita et la dissolution de la 6e législature. Cette fronde n’est pas nouvelle. Intense à l’automne 2017, elle s’est recristallisée sur la place de l’Indépendance, le vendredi 5 juin. Une date dont le M5-RFP tire son nom. Cette plateforme hétérocycle se compose de déçus du président malien, de la gauche laïque et des mouvements de la société civile. Elle a mis à sa tête une figure de l’islam wahhabite : l’imam Mahmoud Dicko.

Ce religieux très influent au Mali est un habitué de la mobilisation populaire pour faire reculer le pouvoir. En effet, il a déjà réalisé des coups d’éclat quand il était le président du Haut Conseil islamique (HCI), une fonction qu’il a occupée de 2008 à 2019. Ainsi, au printemps 2019, avec d’autres personnalités musulmanes, il avait notamment lancé une campagne de mobilisation contre le premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga et a obtenu sa démission. Aujourd’hui, il réclame celle d’IBK, dont il fut autrefois proche.

La CEDEAO tente une médiation

Le vendredi 5 juin, l’imam Mahmoud Dicko a mobilisé des dizaines de milliers de manifestants dans la capitale Bamako. Depuis, la rue continue de protester. Acculé, le président IBK a appelé au dialogue. Cependant, il n’a pas eu gain de cause. Pour tenter de trouver une solution à l’impasse, la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a effectué une mission à Bamako, le vendredi 19 juin dernier. La délégation était conduite par le ministre nigérien des Affaires étrangères, M. Kalla Ankourao. Après des rencontres avec le M5-RFP, les acteurs politiques et le chef de l’Etat malien, l’organisme ouest-africain a fait quelques propositions. Parmi lesquelles, la reprise partielle des élections législatives et la formation d’un gouvernement de large ouverture.

Le M5-RFP menace de durcir le ton

Mais, les dirigeants de la contestation ont rejeté samedi les pistes proposées par les médiateurs ouest-africains. « Dans les circonstances actuelles, aucun gouvernement, même ‘’d’union nationale”, dont le M5-RFP n’est ni demandeur, ni preneur, ne saurait résoudre les problèmes du Mali », a affirmé dans un communiqué le mouvement contestataire, qui prône une « refondation » aux contours encore flous. « Aussi, le M5-RFP réitère sa demande de démission du Président Ibrahim Boubacar Keïta et (de) son régime », selon le communiqué. Issa Kaou N’Djim, l’un des responsables du M5-RFP, a prévenu que la contestation s’intensifiera sur l’ensemble du territoire si sa demande principale, la démission du président et de son régime, n’est pas prise en compte.


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