Mode : la créatrice Congolaise Anifa Mvuemba réalise le premier défilé sans mannequins et en 3D de l’histoire

Les mannequins virtuels de la créatrice Congolaise Anifa Mvuemba.

 

Pour le lancement de sa dernière collection capsule baptisée Congo Pink Label, la jeune créatrice Anifa Mvuemba a imaginé un défilé inédit sur Instagram. Pas de mannequins, ni de podiums, seulement des vêtements animés en 3D et défilant à tour de rôle. L’initiative, qui a fortement captivé les internautes, pourrait révolutionner l’univers de la mode en ces temps de coronavirus.

La mode à l’heure du Covid-19

Et si la mode se réinventait au sortir de la crise du coronavirus, comme tentent de faire certains secteurs d’activités ? Alors que la Fashion Week masculine prévue en juillet devrait trouver une autre formule pour avoir lieu, une question est sur toutes les lèvres : comment mettre en valeur des vêtements à l’heure de la distanciation sociale ? Certains imaginent des mannequins qui se suivent, à bonne distance les uns des autres. Pour d’autres cela ne suffira pas. Il faut trouver quelque chose de mieux. Une jeune créatrice Congolaise a peut-être la solution. Anifa Mvuemba, 29 ans, a organisé, il y a une semaine, le premier défilé de mode de l’historien en 3D, sans podium, ni mannequin. C’était à l’occasion de la présentation de sa nouvelle collection, Pink Label Congo, en direct sur Instagram.

« Je veux que ces pièces racontent une histoire »

Anifa Mvuemba n’en est pas à son coup d’essai avec la 3D. Habituée à utiliser cette technique pour réaliser les maquettes de ses pièces, la jeune créatrice a choisi d’en détourner son usage initial pour faire vivre ses créations lors de ce défilé virtuel inédit. La collection, qui s’inspire de son héritage congolais, se matérialise sur des silhouettes à la démarche chaloupée défilant comme de vrais mannequins. Un mouvement plus vrai que nature.

On peut notamment voir dans le défilé une robe côtelée aux couleurs du drapeau du Congo, une robe de soie longue arborant des collines et des rivières herbeuses…« Je veux que ces pièces racontent une histoire. Je veux qu’elles nous rappellent de mettre de l’intention sur ce que l’on crée. Pas pour plaire à Instagram, mais pour mettre du sens sur ce que l’on fait, en racontant des histoires à travers nos créations », explique la créatrice.

Une source d’inspiration pour l’industrie de la mode

Selon Anifa Mvuemba, monter un défilé virtuel « requiert de faire encore plus attention aux détails pour que les vêtements tombent bien et aient l’air réels ». Elle a parfaitement réussi son coup ! Et maintenant elle a le mérite d’être la première créatrice de mode, de toute l’histoire de l’industrie, à avoir réalisé un défilé totalement en 3D. Avant elle, il y a eu des tentatives, mais elles étaient partielles. Parmi ces essais, celui d’Alexander McQueen qui avait présenté le fantôme de Kate Moss pour son défilé automne-hiver 2006. En 2011, c’est un show mi-humain mi-hologramme que Burberry a mis en forme dans le cadre de l’inauguration d’une boutique à Pékin.

La prouesse technologique d’Anifa Mvuemba pourrait donner des idées aux marques au moment où celles-ci s’apprêtent à présenter leurs nouvelles collections pour homme lors d’une Fashion Week dématérialisée, prévue en juillet.

Un engagement en faveur des mineurs Congolais

Dans la première partie de son défilé projeté en live sur Instagram, Anifa Mvuemba évoque les conditions inhumaines de travail des mineurs congolais et la précarité dans laquelle ils vivent. Pour aider ces familles, elle a décidé de leur verser 20 % des ventes du T-shirt Colette.

 


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