Le pays d’Afrique de l’Ouest en proie à l’insécurité, voit ses écoles fermer les unes après les autres. Un phénomène aux nombreuses implications.
Le chiffre qui fait froid dans le dos s’agissant pour une nation dont le taux de scolarisation reste un des plus bas de l’Afrique. Au moins 5 700 écoles sont aujourd’hui fermées sur l’ensemble du territoire burkinabè, selon une récente étude d’une structure sous tutelle du ministère de l’Éducation nationale. Plus globalement, le phénomène concerne 22% des structures éducatives du pays.
En cause, le contexte d’insécurité accrue par le phénomène djihadiste. Ce mouvement en expansion dans tout le Sahel voit en effet d’un mauvais l’œil l’enseignement tel que promu par l’école française. Les établissements scolaires sont de fait priés de fermer, notamment dans des zones sous occupation djihadiste, au risque d’y être contraints.
Les enseignants sont ainsi régulièrement assassinés, de même que les élèves.
Implications multiples
Ce climat de terreur permanente est fortement redouté par les différents acteurs de l’école. 29 000 enseignants se retrouvent ainsi sans activité et 51 000 enfants parmi le million concerné par la fermeture des classes, sont eux en situation de déscolarisation.
L’autre conséquence de ce fléau pour les enfants a trait à leur vulnérabilité vis-à-vis de l’idéologie djihadiste. C’est d’autant plus inquiétant qu’une récente de l’ONG Save The Children indique que moins un enfant a accès à l’école moins il est prédisposé à prêter le flanc à la propagande djihadiste. C’est dire que l’état de désœuvrement favorise l’enrôlement des jeunes par les groupes armés.
De quoi en rajouter au défi déjà énorme de l’État en matière de lutte anti-djihadiste, un des nombreux facteurs aggravants de la situation sociopolitique délétère en cours au Burkina Faso. Le pays ayant connu deux coups d’État successifs en l’espace de dix mois durant cette même année 2022.
L’intégrité du territoire comme préalable
RFI indique que le gouvernement désormais dirigé par le capitaine putschiste Ibrahima Traoré, s’est donné jusqu’à la fin de l’année pour remettre tous les enfants à l’école. Notamment grâce à une enveloppe de trois milliards de francs CFA destinée entre autres à la construction d’abris éducatifs provisoires.
Mais encore faudrait-il assurer l’intégralité du territoire dont environ 40% échappent au contrôle de l’État, selon des données officielles. Ce préalable est donc indispensable à toute initiative de rescolarisation des apprenants, surtout dans des régions aujourd’hui contrôlées par les groupes djihadistes.
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