Le président tchadien devrait remporter haut la main la présidentielle organisée dimanche 11 avril. Il aura pu, pour ce faire, compter sur la terreur et une opposition sans relief.
Idriss Déby Itno, président indéboulonnable va demeurer à la tête du Tchad pour au moins cinq années supplémentaires. Celui que ses pairs surnomment fort opportunément le maréchal devrait être proclamé gagnant du scrutin présidentiel du dimanche 11 avril. Selon les constats faits sur place, le vote s’est certes déroulé globalement dans le calme, mais sans engouement particulier. Même dans les localités promises au chef de l’État sortant. La situation est pire dans les contrées réputées acquises à l’opposition où les agents électoraux se sont tourné les pouces la plupart de la journée, faute d’électeurs dans les urnes.
Scrutin boycotté les ténors de l’opposition
Et pourtant, sept candidats étaient en lice pour cette présidentielle. Face au président sortant, six autres prétendants faisaient figure d’épouvantails. Mais avec des assises électorales faibles et donc sans danger pour le pouvoir en place. L’opposition radicale, dont le principal Saleh Kebzabo, ayant décidé de se retirer du processus pour protester contre les violences pré-électorales enregistrées dans le pays. Dès les bureaux de vote fermés, ces derniers se sont réjouis d’avoir réussi leur pari. Selon eux, la faible participation notée lors de ce scrutin est un désaveu pour Idriss Déby et son régime. Ils appellent par conséquent le chef de l’État à tirer les conséquences qui s’imposent.
Déby imperturbable
Cette invitation a toutefois très peu de chance d’être suivie d’effet de la part de la majorité présidentielle. Imperturbable, son champion Idriss Déby peut compter sur l’armée qui lui obéit aux doigts et à l’œil. Cela a une fois encore été le cas lors de cette période électorale. Tout au long du week-end, les militaires en armes ont quadrillé les endroits stratégiques de nombreuses villes avec leur dispositif sécuritaire imposant. Une caractéristique du pouvoir en place depuis trois décennies. Le président, lui-même issu de l’armée, maîtrise parfaitement les rouages de la grande muette. Ce qui lui vaut la magnanimité d’une certaine communauté internationale – la France au premier chef – dans un contexte d’expansion djihadiste. Le Tchad en proie au terrorisme est également cerné par des pays faisant face aux mêmes menaces. Le chef de l’État-candidat a d’ailleurs fait de la question sécuritaire, le sujet central de son discours de campagne. Qu’importe si la jeunesse est désœuvrée et qu’une large majorité de la population vit en dessous du seuil de pauvreté.
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