La jeune fille de 19 ans est chauffeure de taxi à Mogadiscio, la capitale somalienne. Une gageure dans un pays instable et réputé parmi les moins regardants au monde concernant les droits des femmes.
Très peu de femmes, voire quasiment aucune n’ose s’aventurer sur ce chemin. Tant la société influencée par le patriarcat aime à maintenir les femmes dans un certain rôle, une certaine posture conservatrice. Asha Mohamed elle, a décidé de briser le tabou de la femme qui ne serait utile que pour servir les hommes. La jeune fille conduit depuis un an une voiture de taxi en plein cœur de Mogadiscio. Le fait est déjà suffisamment rare en Afrique. Il l’est davantage dans un pays comme la Somalie, un des endroits les plus dangereux au monde notamment à cause de l’insécurité qui y prévaut depuis plusieurs années.
Par ailleurs, les femmes y sont vues comme des figurantes, n’étant bonnes que pour procréer le plus souvent après un mariage forcé. C’est le cas d’Asha Mohamed mariée sans son consentement à un homme plus, à seulement 16 ans. Une union de laquelle sont issus deux enfants qu’elle élève toute seule depuis la séparation avec son époux. Sa démarche se révèle donc d’abord comme une nécessité d’autant plus que la jeune célibataire doit aussi subvenir aux besoins de sa mère.
Contribuer à faire changer les mentalités
Conduire est également une passion pour Asha Mohamed qui rêvait plus petite de devenir pilote d’avion. Faute de piloter un engin volant, elle s’attèle donc à conduire un véhicule dans les rues tumultueuses de la capitale somalienne. Les recoins de la ville n’ont plus de secret pour cette jeune femme, malgré le danger qu’elle encourt. Car, la situation des femmes est très alarmante dans ce pays sous domination des hommes. Mutilée, mariée dès le jeune âge, la gent féminine n’a quasiment aucun droit sur elle-même en Somalie. De plus, le pays en proie à des attentats terroristes en permanence depuis plusieurs années est le dernier endroit de la planète recommandable pour un touriste, à fortiori pour une femme chauffeure de taxi.
Mais ce défi, Asha Mohamed entend bien le relever, même si le regard des hommes au quotidien n’est pas toujours bienveillant à son égard. D’autant plus que trois véhicules seulement sont conduits par des femmes parmi les 2 000 dont dispose Rikaab Taxi, la société de taxis pour laquelle travaille la jeune fille.
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