Le directeur de cabinet de Félix Tshisekedi, Vital Kamerhe, est convoqué ce lundi 6 avril par le parquet général près la cour de Kinshasa. Celle-ci enquête sur des présumés détournements de fonds alloués au programme d’urgence du président congolais.
Vital Kamerhe représenté par ses avocats
Le parquet général près la cour d’appel de Matete a convoqué ce lundi le directeur de cabinet de Félix Tshisekedi, Vital Kamerhe, dans le cadre des enquêtes sur l’utilisation des fonds alloués au programme présidentiel des 100 jours. D’après nos sources, le principal intéressé a décidé de ne pas répondre à cette « invitation » du parquet et de se faire représenter par ses avocats. « Vital Kamerhe n’est pas là. Il y a une forte présence policière car des gens de l’UNC ont affirmé qu’il [Kamerhe] viendra avec une foule », explique un magistrat du Parquet. Devant les bâtiments, au moins 3 véhicules pick-up de la brigade anti-émeutes se trouvaient à l’entrée.
La justice congolaise enquête depuis plusieurs semaines sur des soupçons de détournement des fonds alloués à l’exécution du « Programme des 100 jours », lancé en mars 2019 par le président Félix Tshisekedi. Ce programme prévoie notamment la construction d’infrastructures routières et la gratuité de l’enseignement de base. Plusieurs personnes ont déjà subi des auditions dans le cadre de ce dossier. Parmi elles, le directeur général de la Rawbank, Thierry Taeymans, celui de Safricas, David Blattner, l’un des frères du directeur de cabinet de Félix Tshisekedi et le comptable de la présidence. Certains ont passé quelques jours en prison avant de bénéficer d’une relax.
L’UNC dénonce une campagne de diabolisation
L’annonce de « l’invitation » du chef de cabinet du chef de l’État par le parquet général près la cour d’appel de Matete a suscité une levée de boucliers de la part des cadres de l’Union pour la nation congolaise (UNC), son parti. Ministres, conseillers du président et autres membres de cabinet ont dénoncé un « acharnement » et une « campagne de diabolisation » contre leur leader visant à déstabiliser la coalition présidentielle. « L’UNC réaffirme son attachement à l’État de droit dans notre pays, mais note que la dite invitation du parquet est le point culminant de l’acharnement contre la personne de son président national », a déclaré, Gabin Lulendo, porte-parole de l’UNC. Parti allié à l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) de Félix Tshisekedi au sein de la coalition Cap pour le Changement (Cach).
Qui veut la tête du dauphin de Tshisekedi ?
L’UNC s’insurge aussi contre la grave légèreté avec laquelle la justice a émis cette invitation. D’abord elle a atteri à une adresse autre que celle reprise sur celle-ci. Ensuite, l’invitation date du 3 avril 2020, alors qu’elle se présentera le 6 mars 2020.
Par ailleurs, selon un proche du directeur de cabinet, il existe un « noyau autour du président de la république » qui veut « obtenir la tête de Vital Kamerhe ». En tant que dauphin du chef de l’Etat (conformément aux accords politiques signés entre lui et Tshisekedi à Nairobi fin 2018), Vital Kamerhe est le candidat de la coalition Cap pour le Changement (Cach) à la présidentielle de 2023.
En février dernier, Félix Tshisekedi avait lui-même dénoncé les « menaces et manipulations » dont feraient l’objet les magistrats engagés dans l’instruction.
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