Côte d’Ivoire : Ouattara en lice pour un quatrième mandat ?

Le chef de l’État ivoirien actuellement en fin de mandat, assure être prêt à continuer de servir son pays, à neuf d’une présidentielle pour le moins incertaine.

Il avait promis, lors de sa dernière sortie publique en juin 2024, que « l’annonce » serait pour « la prochaine fois ». Six mois plus tard, on ne saurait dire que le président ivoirien s’est confié.

Intervenant jeudi 9 janvier 2025, en marge de ses vœux de Nouvel an au corps diplomatique, Alassane Dramane Ouattara (ADO), a une fois de plus préféré jouer la carte de l’incertitude à propos de ses projets à court terme. C’est-à-dire, d’ici le mois d’octobre où doit, en principe, se tenir l’élection présidentielle.

Figurera-t-il parmi les candidats, pour ce qui marquerait la quête d’un quatrième mandat à la tête de la Côte d’Ivoire ? « À la date d’aujourd’hui, je n’ai pas encore pris de décision », lâche le dirigeant de 83 ans au pouvoir depuis 2011.

La tentation d’un nouveau bail ?

Cette position est conforme aux témoignages et autres confidences recueillis récemment auprès des collaborateurs du président par Jeune Afrique, projetant notamment une décision finale pour les prochains mois.

Au grand dam des ambitieux contraints de faire pour l’heure profil bas. À cet effet, Ouattara a d’ailleurs reconnu jeudi, que son parti le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) disposait d’au moins « une demi-douzaine de candidats » présents lors de son allocution.

« Mais je peux aussi vous rassurer [sur le fait] que je suis en pleine santé et désireux de continuer de servir mon pays », a-t-il encore insisté, sous des applaudissements nourris des membres du gouvernement, selon le compte rendu de l’AFP.

Depuis des mois en effet, des appels et autres meetings politiques se multiplient dans le camp du pouvoir afin d’inciter ADO à se représenter au scrutin présidentiel. Lui que le RHDP décrit comme son « candidat naturel ».

Le spectre d’une montée des tensions

« Nous nous sommes tous accordés pour dire que ce qui est en jeu, c’est la victoire éclatante du RHDP, la victoire de notre champion, de notre mentor Alassane Ouattara », affirmait fin mai 2024, dans des propos rapportés par Jeune Afrique, Gilbert Koné Kafana, président du directoire du parti, lors d’une réunion à Abidjan.

Mais toujours est-il que seul le président détient le cours de son agenda. Une décision de rempiler pourrait de nouveau ouvrir la voie à la violence, alors que sa précédente candidature en 2020 avait été vivement contestée par l’opposition.

Ouattara qui s’était engagé à passer la main « à la jeune génération » en désignant son Premier ministre d’alors, Amadou Gon Coulibaly comme successeur potentiel, avait fait volte-face quelques mois plus tard après la mort de ce dernier.

Le bilan officiel évoque au moins 87 personnes tuées et 484 autres blessées dans les violences survenues en marge d’un processus électoral boycotté par le camp adverse.


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