L’Afrique se positionne dans la course à l’IA

L’Afrique du Sud accueille depuis quelques semaines un institut panafricain centré sur l’intelligence artificielle. L’initiative vise à fournir au continent africain les clés de son affirmation dans la bataille technologique en cours.

Vous rêvez de faire des études universitaires dans le domaine de l’intelligence artificielle (IA) en Afrique ? L’Institut MIND (Machine Intelligence and Neural Discovery) est peut-être le terreau de la connaissance qu’il vous faut. Basé à Johannesburg en Afrique du Sud, il a ouvert ses portes le 19 novembre dernier.

Porté par la gigantesque et prestigieuse Université de Witwatersrand (Wits), il s’agit selon le site d’information Semafor Africa, du parachèvement d’une réflexion entamée en 2017 par le Professeur Zeblon Vilakazi, actuel Vice-Chancelier de Wits, en collaboration avec le regretté Professeur Barry Dwolatzky et le Dr Solomon Assefa, alors directeur de la recherche chez IBM Africa.

Une œuvre dont la genèse remonte donc à la période d’avant l’explosion de l’IA que nous vivons depuis trois ou quatre ans, avec notamment l’arrivée fracassante d’OpenAI, société technologique américaine à l’avant-garde de cette révolution grâce à son célèbre chatbot ChatGPT.

Une vision continentale

Fort d’un investissement initial de 60 millions de rands (approximativement 3,3 millions de dollars) provenant de Wits – en attendant la participation financière de diverses entreprises technologiques partenaires –, MIND se présente comme un centre de recherche interdisciplinaire en intelligence artificielle.

Il entend ainsi « repousser les frontières de la compréhension scientifique de l’IA, humaine et animale » grâce à l’expertise de Benjamin Rosman, éminent chercheur du laboratoire RAIL (Robotics, Autonomous Intelligence and Learning) choisi pour sa direction, à en croire Semafor.

La même source informe que pour la rentrée inaugurale de l’institut, une première cohorte de 34 chercheurs d’excellence a été sélectionnée à l’issue d’un processus rigoureux en octobre dernier afin de dispenser les enseignements.

Les étudiants admissibles concernent le niveau master (20), les doctorants (20) et 10 chercheurs postdoctoraux. Afin d’incarner une vision panafricaine, MIND a prévu pour 2025, un programme de bourses destiné à tisser des liens entre les différentes universités du continent.

Un projet crucial

Il ne s’agit d’un institut de plus. C’est un projet crucial pour la détermination scientifique d’un continent africain presque toujours à la traîne des innovations technologiques malgré les talents et autres génies créatifs qui y fourmillent. Dans le domaine de l’IA en l’occurrence, l’inquiétude monte quant au retard de l’Afrique vis-à-vis des autres régions du monde.

En cause, le manque de compétences spécifiques, combiné à l’absence d’un environnement politique favorable dans de nombreux pays. C’est le sens de « ChatGPT Edu », version dérivée de ChatGPT spécialement adaptée aux besoins universitaires, conçue par l’Université Mohammed VI Polytechnique du Maroc.

L’enjeu est également économique pour ce continent. Car les experts estiment que l’IA pourrait générer une valeur ajoutée de 1,5 trillion de dollars au PIB africain d’ici 2030.


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