La fille de l’ex-président angolais, qui vit désormais à Dubaï, se verrait bien diriger un jour son pays. Elle fait actuellement l’objet de graves accusations de détournements de fonds.
Isabel dos Santos, présidente de l’Angola ? C’est une possibilité parfaitement envisageable selon l’intéressée. La fille de l’ancien président José Eduardo dos Santos dit caresser ce rêve, dans une récente interview rapportée par le site américain d’information Bloomberg.
« Une candidature à la présidence est une idée qui ne m’est pas étrangère. Cela peut faire partie de mon avenir », affirme celle qui vit en exil à Dubaï depuis sept ans. Une période qui coïncide avec le début de ses ennuis judiciaires.
La femme d’affaires de 51 ans autrefois au cœur du pouvoir de son père José Eduardo dos Santos, chef de l’État angolais durant 38 ans – jusqu’en 2017 – est accusé d’avoir détourné au fil des années, des milliards de dollars du pays.
Des accusations appuyées par la publication début 2020 des « Luanda Leaks », une enquête du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) fondée sur l’exploitation de 715 000 documents fuités et exposant la face cachée de certains responsables de l’Angola.
Une chute vertigineuse
L’enquête dévoile un portfolio impressionnant appartenant à celle qui fut créditée par le magazine américain Forbes, pas plus tard qu’en 2020, d’une fortune estimée à plus de deux milliards de dollars (sacrée première femme milliardaire par Forbes en 2013).
Des entreprises qui s’étendent de la téléphonie mobile aux hydrocarbures, en passant par le secteur bancaire et les médias. Une mainmise presque totale sur l’Angola. Depuis, ses avoirs ont été gelés dans plusieurs pays, notamment en Angola, au Portugal et plus récemment au Royaume-Uni.
« J’ai l’intention de contester ces sanctions et j’espère que le Royaume-Uni me donnera la possibilité de présenter mes preuves et de prouver qu’il s’agit de mensonges fabriqués par le régime angolais pour me nuire », avait-elle réagi après l’annonce de la décision britannique, le 21 novembre dernier via Instagram.
Une stratégie de positionnement
Alors qu’un mandat d’arrêt international émis par Interpol à l’initiative de l’État angolais plane au-dessus de sa tête, Isabel dos Santos maintient sa ligne de défense : celle d’une femme dont les années de dur labeur font l’objet d’une chasse aux sorcières de la part de João Lourenço, le successeur de son père à la tête de l’Angola.
Le moment choisi par l’ancienne patronne de la Sonangol, la première société angolaise, pour annoncer ses ambitions politiques témoigne d’une stratégie de positionnement savamment orchestrée.
En effet, l’Angola traverse une période particulièrement délicate marquée par la dépréciation continue du kwanza, la monnaie nationale, et la hausse des prix des produits importés entre autres.
Cette situation a fait plonger une grande partie de la population dans le désarroi et mettre le MPLA, parti au pouvoir depuis l’indépendance du pays en 1975, sous pression. De quoi faire remonter chez certains, le sentiment de nostalgie de la stabilité économique relative qui prévalait sous le règne du père ?
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