Un nouveau Code pénal vient d’être adopté dans le cadre de la répression de l’homosexualité dans le pays. Il rejoint d’autres qui ont récemment mené la même démarche.
Près de deux ans après une première agitation de la menace, les autorités maliennes de la Transition sont passées à l’action dans la cadre de la répression de l’homosexualité. Comme le rapporte RFI, un nouveau code pénal et de procédure pénale a été adopté à cet effet en début de semaine.
Le texte voté à 123 voix pour, et une seule contre, acte la pénalisation des relations sexuelles entre personnes de même sexe, même si les détails précis des peines encourues en cas d’infraction demeurent encore dans l’ombre, toujours selon RFI, citant la presse locale.
Cependant, le ministre de la Justice Mamadou Kassogué s’est voulu on ne peut plus clair quant au durcissement de la position officielle du pays sur le sujet. « Toute personne s’adonnant à la pratique de l’homosexualité, en faisant sa promotion ou son apologie, sera poursuivie », a-t-il déclaré.
Selon une source judiciaire malienne interrogée par la radio française, l’homosexualité n’était jusqu’alors pas considérée comme une infraction autonome dans l’ancien Code pénal, une « lacune » que les autorités ont donc désormais choisi de combler.
Une tendance répressive régionale
Le Mali rejoint ainsi une liste de pays ayant récemment entrepris la même politique de répression vis-à-vis des minorités sexuelles en Afrique. À l’instar de l’Ouganda, du Kenya, du Ghana ou encore du Sénégal, ils sont nombreux à avoir serré la vis autour de l’homosexualité ou tenté de le faire ces dernières années sur le continent africain.
Un doux euphémisme, car même dans des pays où la législation reste muette sur la question, la communauté LGBT+ n’a pas vraiment droit de cité, ses membres étant pour la plupart contraints de vivre cachés, loin du regard réprobateur et menaçant de la société.
En Afrique où au moins 32 pays sur 54, punissent les relations homosexuelles selon des chiffres du magazine Jeune Afrique (JA) datant de septembre 2023, l’argument utilisé le plus souvent par les acteurs de cette répression tient d’un certain nationalisme, une façon de protéger les « valeurs sociétales ».
Une guerre culturelle sous-jacente ?
« Nous n’accepterons pas que nos coutumes et nos valeurs soient violées par des personnes venues d’ailleurs », a ainsi clamé le ministre malien de la Justice, pour justifier la nouvelle anti-LGBT+ de son pays.
En effet, la croyance populaire en Afrique à propos de l’homosexualité est celle d’un « vice importé par l’Occident » dans le but de pervertir les nations concernées. Or, ces initiatives reflètent d’abord une exportation d’un combat idéologique américain vers l’Afrique.
Comme en témoigne la récente étude de l’Institut pour le Journalisme et le Changement Social basé à Amsterdam, les organisations conservatrices américaines opposées aux droits LGBTQ+, investissent de plus en plus d’argent sur le continent africain afin d’y influencer les politiques et les lois.
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