Le polémiste d’origine béninoise né en France s’est vu offrir le passeport diplomatique nigérien. Un pied de nez envers Paris qui l’a récemment déchut de sa nationalité.
En rupture de ban avec la France, Kemi Seba peut compter sur son influence au Sahel. Le militant panafricaniste autoproclamé né Stellio Gilles Robert Capo Chichi de son vrai nom a été gratifié d’un passeport diplomatique de la République du Niger.
« En réponse à la procédure de déchéance de ma nationalité commise par la Françafrique contre ma personne, le général révolutionnaire et visionnaire Abdourahamane Tiani, chef de l’État du Niger, a décidé de m’octroyer le passeport diplomatique », a annoncé l’intéressé même, le 4 août dernier, sur le réseau social X.
Le journal Le Monde ajoute à cet effet que l’homme de 42 ans, originaire du Bénin, est désormais doté du titre de « conseiller spécial » du dirigeant nigérien depuis le putsch du 26 juillet 2023 et le renversement de l’ex-président Mohamed Bazoum.
Idéologie et jeux d’influence
Cette démarche des autorités nigériennes n’est pas anodine, ainsi que le traduit la tonalité du message d’annonce de Kemi Seba. Cette décision marque l’influence grandissante de cette figure au discours anti-français dans les affaires sahéliennes, sur fond de rivalités géopolitiques.
C’est entre autres pour ses positions contre la France et son discours résolument favorables à la Russie, rivale de Paris en Afrique, qu’il s’est vu retirer sa nationalité française, début juillet. De quoi alimenter les accusations de vengeance d’État contre l’Élysée et son locataire.
Le sujet est d’autant plus sensible que le Niger à l’instar de ses voisins sahéliens, dont le Mali et le Burkina ont tous tourné le dos à la France ces dernières années, sous l’impulsion de gouvernants arrivés au pouvoir par coups d’État.
Un agitateur en quête d’influence
Kemi Seba surfe cette vague de détestation ambiante à l’égard de l’ancienne puissance coloniale sur le continent africain. Il joue ainsi pleinement son rôle d’agitateur sur le terrain, entretenant un climat de défiance envers les anciennes puissances colonisatrices.
Fort de ses différents déplacements financés d’ailleurs par des intérêts russes selon une enquête de Jeune Afrique, l’ex-fondateur de l’organisation suprémaciste dissoute « Tribu Ka », harangue les foules contre la France.
Peu importe que les accusations brandies soient étayées ou non par des preuves. Désormais officiellement sous le parapluie des hommes forts du Niger, il pourra compter sur les moyens du pays dans sa stratégie.
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