Le général de 48 ans rêve de succéder à son père au pouvoir depuis plus de trois décennies. Mais ses rêves de grandeur ne font pas l’unanimité, même dans ce pays dirigé d’une main de fer.
En Ouganda et pour de nombreux observateurs du pays d’Afrique de l’Est, la question a toujours été de savoir quand Muhoozi Kainerugaba succédera-t-il à son père Yoweri Museveni au pouvoir. Tant cette éventualité ne fait l’ombre d’aucun doute.
Au fil de sa présidence désormais longue de 37 ans, le chef de l’État septuagénaire a su introduire son fils dans les arcanes du pouvoir. Un processus dont le parachèvement semble avoir été sa nomination à la tête de l’armée de terre ougandaise en juin 2021, cinq ans après l’avoir promu major général.
Mais cette ascension rapide combinée et un certain sentiment de toute-puissance semblent griser cet homme de 48 ans qui n’a décidément pas sa langue dans la poche.
Tweets polémiques
Non content de défier quiconque oserait s’opposer à lui dans le cadre la succession à son père, Muhoozi Kainerugaba a multiplié, tout au long de l’année, des sorties polémiques. Notamment sur Twitter où il indiquait en octobre dernier dans un thread (une série de tweets) qu’il lui faudrait moins de deux semaines pour s’emparer de Nairobi, la capitale du Kenya voisin.
« J’ai entendu un journaliste demander à mon père de me bannir de Twitter. Est-ce une blague ? Je suis un adulte et personne ne m’interdira quoi que ce soit », indiquera-t-il toujours sur le réseau social, cinq jours après s’être confondu en excuses face au tollé suscité par tweet polémique sur le Kenya.
Ambitions contrariées ?
Les réactions ont été si vives dans le pays que le président a dû prendre la parole afin de s’excuser au nom de fils. Un acte fort de la part d’un homme qui dirige l’Ouganda d’une main de fer. Museveni a par ailleurs démis son dauphin autoproclamé de sa fonction de commandant de l’armée de terre.
Pour autant, celui-ci refuse de faire profil bas, affirmant sur Twitter que « les Ougandais m’aiment plus qu’ils ne vous aimeront jamais ». Parallèlement, son cercle d’influence fait pression afin de le positionner comme candidat du Mouvement de résistance national (NRM), le parti au pouvoir, à la prochaine présidentielle de 2026.
Rien cependant ne dit que Museveni ne voudrait pas y aller. Le cas échéant, Muhoozi Kainerugaba saura-t-il attendre son heure ?
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