Le chef de l’État sud-africain est menacé de destitution par le parlement pour « fautes et violations » de son serment en lien avec la dissimulation de plus de 500 000 dollars en espèces dans une de ses propriétés.
En Afrique du Sud, tous les regards sont désormais tournés vers Cyril Ramaphosa. Beaucoup se demandent ce que le président va décider alors que son entourage indique auprès des médias qu’il était en consultation. L’homme de 70 ans va-t-il démissionner de ses fonctions de lui-même ? Ou continuera-t-il à faire le dos rond, quitte à abîmer davantage, l’image de son parti, l’ANC ?
L’opposition en tout cas, ne compte pas le lâcher d’une semelle. D’autant avec les conclusions accablantes du panel parlementaire chargé de faire la lumière sur l’affaire des 580 dollars dérobés au président en février 2020 dans sa ferme de Phala Phala, près de la frontière namibienne.
Incohérences et soupçons de conflit d’intérêts
À l’époque, des voleurs s’introduisent sur les lieux et tombent sur des liasses de billets en devises étrangères dissimulées dans un canapé. Au lieu de signaler le vol aux autorités compétentes, Cyril Ramaphosa met son service sécurité en branle pour la cause. Le scandale en juin quand l’ex-chef du renseignement Arthur Fraser porte plainte au pénal contre le président.
Embarrassé, ce dernier admet le vol tout en niant tout acte répréhensible. Le montant volé s’agirait à l’en croire, du produit de la vente de buffles par un homme d’affaires soudanais nommé Mustafa Mohamed Ibrahim Hazim.
Sauf qu’aucune trace de cette transaction dite légale n’a été retrouvée par le panel mandaté par le parlement pour enquête sur le dossier. Celui-ci reproche à Ramaphosa de n’avoir pas déclaré l’argent au fisc. « Les informations présentées par le président sur le stockage de l’argent sont vagues et laissent des lacunes troublantes« , peut-on lire dans le rapport cité par le New York Times.
La nuit des longs couteaux
« Les conclusions du panel nécessitent une lecture attentive et un examen approprié dans l’intérêt de la stabilité du gouvernement et de celle du pays« , a réagi l’intéressé dans un communiqué mercredi soir alors que l’Assemblée nationale doit statuer sur les conclusions du rapport à compter de la semaine prochaine.
Une étape qui pourrait conduire à une procédure de destitution du président dont les appels au départ se multiplient. D’autant que les prochaines élections générales prévues en 2024 se rapprochent à grands pas.
Quoi qu’il en soit, l’avenir de Cyril Ramaphosa pourtant en quête d’un second mandat à la tête de la nation arc-en-ciel semble plus que jamais compromis.
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