L’OMS sous-pression dans l’affaire d’abus sexuels impliquant ses agents en RDC

L’Organisation onusienne coupable à travers plusieurs de ses agents d’inconduite sexuelle en RDC a vu son directeur Tedros Adhanom Ghebreyesus se répandre en excuses il y a quelques jours. Mais ses donateurs sont loin d’en avoir fini avec ce dossier.

Il faudra à Tedros Adhanom Ghebreyesus bien plus que des demandes de pardon pour se sortir et l’OMS avec lui, de l’opprobre des accusations d’abus et d’exploitation sexuelle attribuées à ses agents en RDC. Ces derniers, pendant près de deux ans, entre août 2018 et juin 2020, en pleine épidémie d’Ebola dans les provinces du Kivu et de l’Ituri, se sont illustrés de la pire des façons pour des acteurs humanitaires, conditionnant l’octroi des services à des femmes locales à des relations sexuelles. Des actes qui ont abouti à des avortements forcés pour la trentaine de femmes tombées enceintes à la suite de ces épisodes douloureux, à en croire les témoignages des victimes dont certaines ont subi des viols.

Ces informations révélées pour la première fois en septembre 2020 par la Fondation Thomson Reuters et le site d’information humanitaire The New Humanitarian, ont entraîné un mois plus tard la mise en place d’une commission d’enquête indépendante à l’initiative de l’OMS. Les conclusions dévoilées mardi 28 septembre ont donné lieu à un mea culpa de la part de la structure onusienne.

Investigations approfondies

On ignore comment les victimes ont perçu cela. Mais les bailleurs de fonds de l’OMS n’ont manifestement pas été sensibles à l’acte de contrition de Tedros Adhanom Ghebreyesus, selon les informations de Reuters. Malgré le limogeage de quatre mis en cause encore en poste, l’Organisation basée à Genève laisse ses donateurs sur leur faim quant à sa gestion globale de ce scandale qui met également en cause d’autres organisations humanitaires telles que : l’Unicef, OIM, World Vision, Alima, Médecins sans frontières entre autres.

Dans le collimateur des donateurs comprenant à en croire des diplomates interrogés toujours par l’agence de presse britannique, les États-Unis, le Royaume-Uni, le Canada, l’Australie…, les nombreuses alertes prétendument ignorées par les plus hauts responsables de l’OMS au moment des faits. L’une d’elles remonterait notamment à mai 2019, selon le rapport de la commission d’enquête consulté par Reuters. Le fait que Tedros Adhanom Ghebreyesus en déplacement à quatorze reprises dans les localités concernées à l’époque n’ait pu avoir été informé de rien interroge par ailleurs.

Les argentiers de l’OMS exigent en tout cas une enquête plus approfondie et des propositions significatives de la part de la structure pour éviter de pareil scandale à l’avenir.


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