Le Mali prêt à dérouler le tapis vert à la Russie

Le groupe de sécurité privée russe Wagner serait en passe de conclure un accord d’envoi de mercenaires sur le sol malien. De quoi nourrir la rivalité en cours entre Paris et Moscou sur le continent africain.

Du renfort en route pour les militaires maliens et pas n’importe lequel. L’armée du pays en proie à la menace djihadiste devrait bientôt bénéficier de la formation du groupe Wagner, entreprise de sécurité privée réputée proche du Kremlin, à en croire des informations exclusives de Reuters lundi. L’agence de presse britannique qui cite plusieurs sources diplomatiques indique même que l’accord entre les deux parties est déjà scellé.

Concrètement, cela ouvre la voie au déploiement de près d’un millier de mercenaires russes sur sol malien. Outre la formation de l’armée, ce contingent aura également à charge la sécurité des autorités du Mali. Le tout contre une rémunération mensuelle de 6 milliards de francs CFA. Aucun détail n’a en revanche été révélé quant à la durée de cet appel au service de mercenariat d’un des groupes les plus problématiques en Afrique.

Mauvaise réputation

Spécialisé dans les opérations militaires clandestines, le nom de Wagner group sent le soufre sur le continent. D’abord pour ses accointances avec le pouvoir de Vladimir Poutine dont on dit qu’un des proches le dirige ; mais également en raison de ses agissements en Centrafrique où il n’est guère officiellement présent selon Moscou. Et pourtant, les hommes du groupe paradent à Bangui, armes au point depuis trois ans, fort d’un laisser-aller total des autorités centrafricaines. Le pays embourbé dans des guerres communautaires à répétition a fait appel à ces mercenaires russes pour la défense de son territoire. Même le président Faustin Archange Touadéra bénéficie de leur expertise pour sa sécurité rapprochée.

Contre-attaque de Paris

Cette expansion militaire russe en Centrafrique n’est évidemment pas du goût de la France qui considère une grande partie de l’Afrique comme son pré-carré. C’est pour cette raison que l’accord annoncé entre Bamako et Wagner fait actuellement l’objet d’intenses tractations diplomatiques à Paris, selon Reuters. Le ministère des Affaires étrangères du pays aurait notamment dépêché son Monsieur Afrique au Mali pour des entretiens avec le pouvoir. Objectif : faire en sorte que ce mariage annoncé ne prospère pas.

Reste à savoir si cette offensive diplomatique portera des fruits. Car la France, présente au Mali dans le cadre de la guerre au Sahel depuis dix ans, est en train d’y réduire son contingent. Sans compter le sentiment anti-français qui sourd dans la région.


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