Guinée : la Cour suprême valide la candidature d’Alpha Condé pour un troisième mandat

Alpha Condé en juin 2015.

 

La Cour constitutionnelle de Guinée a validé la candidature du Président Alpha Condé pour un troisième mandat présidentiel au scrutin d’octobre prochain. Elle a également approuvé 11 autres candidatures, dont celle du principal opposant Cellou Dalein Diallo.

Alpha Condé a finalement obtenu ce qu’il voulait. En effet, la Cour constitutionnelle de Guinée a validé sa candidature pour un troisième mandat présidentiel au scrutin d’octobre prochain. Cette Cour a également approuvé 11 autres candidatures, dont celle du principal opposant Cellou Dalein Diallo.

La candidature de M. Condé, 82 ans, avait pourtant fait l’objet de protestations pendant des mois après qu’il s’est retaillé sur mesure la Constitution guinéenne, en pleine pandémie du coronavirus. Au moins 30 personnes seraient décédées suite à ces manifestations. Qu’à cela ne tienne, cette révision constitutionnelle lui a permis de se présenter pour un troisième mandat, après avoir été élu pour la première fois en 2010 et réélu en 2015.

Condé comme Ouattara

La validation de la candidature de Condé par la Cour constitutionnelle de Guinée intervient quelques jours après un avertissement du président nigérian. Muhammadu Buhari avait appelé mardi, lors d’un sommet présentiel de la CEDEAO à Niamey (Niger), les dirigeants d’Afrique de l’Ouest à respecter la limite constitutionnelle des mandats et estimé que ces manœuvres étaient source de crise et de tension politique dans la région.

Une déclaration qui a certainement froissé le président ivoirien, Alassane Ouattara, le premier cas déclaré de l’épidémie du 3e mandat en Afrique de l’Ouest. Son passage en force a donné des ailes à Alpha Condé et inspirera certainement Macky Sall.

Cellou Dalein Diallo souhaite un combat à la fois dans les urnes et dans la rue

En Guinée, comme en Côte d’Ivoire, l’opposition reste malheureusement déchirée devant ces tentatives de s’éterniser au pouvoir des chefs d’Etat ouest africains. L’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) de Cellou Dalein Diallo a annoncé qu’elle participera aux prochaines élections. Elle juge « qu’il était préférable qu’en plus des manifestations pacifiques contre le troisième mandat d’Alpha Condé, il y ait aussi une lutte aux urnes contre ce troisième mandat ».

A vrai dire, Cellou Dalein Diallo brûle d’envie d’accéder à la magistrature suprême depuis qu’il a coupé le cordon avec son mentor politique Lansana Conté, en 2006. Et ce n’est pas le contexte socio-politique actuel qui va freiner son élan.

L’UFDG exclue du front anti-Condé

En représailles de cette « traitrise », le Front National de Défense de la Constitution (FNDC) a exclu le leader de l’UFDG de ses rangs. Selon le coordinateur de ce mouvement qui regroupe plusieurs organisations opposées au troisième mandat d’Alpha Condé, Cellou Dalein Diallo s’est écarté de fait en acceptant de prendre part à la présidentielle du 18 octobre.

« Si demain, on a une manifestation au cours de laquelle ces Guinéens membres de ces partis politiques prennent part, bien entendu, c’est leur droit de se battre pour leur pays et nous ne leur enlèverons pas ce droit. C’est juste que les responsables de ces partis ne peuvent plus siéger dans les instances du FNDC », a signifié Aliou Bah, président du Model, parti d’opposition.


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