Seïf al-Islam Kadhafi, fils cadet de l’ancien guide libyen, souhaite prendre la succession de son père, une décennie après la chute de ce dernier. Mais les obstacles à cette ambition restent nombreux.
Quoi de plus gratifiant pour le père qu’un fils qui souhaite perpétuer son œuvre, avec en prime, un pied de nez aux détracteurs du nom familial ? L’ex-dirigeant libyen, Mouammar Kadhafi, aurait sans doute été fier de son fils cadet qui avec effrontément, a décidé de s’immiscer dans le débat politique de son pays. Et pas qu’un peu, puisque l’intéressé veut concourir à la prochaine présidentielle. Seïf al-Islam a à cet effet déposé son dossier de candidature dimanche 14 novembre, lors d’un épisode qui continue de faire parler. Aussi bien en Libye qu’à l’extérieur du pays.
Et pour cause, cela faisait dix ans que ce fils de Kadhafi n’était plus apparu en public librement. Seules ces mésaventures étaient rapportées à l’opinion publique libyenne ces dernières années. Notamment sa capture par une milice de Zenten en 2011 en marge de la révolution, prélude à l’assassinat de son père après quatre décennies au pouvoir. Condamné à mort en 2015, Seïf al-Islam est relâché deux ans plus tard dans des circonstances troubles, alors même que son nom fait l’objet d’un mandat d’arrêt international de la CPI pour crimes contre l’humanité.
Défis
Et c’est là l’un des objets du quiproquo de sa candidature à l’élection présidentielle. Comment comprendre qu’il puisse ainsi se jouer de la justice internationale en prétendant gouverner à la tête d’un pays qui n’a jamais su se relever des derniers instants du régime de son père. Depuis l’assassinat de Kadhafi en 2011, la Libye, victime des puissances étrangères muées en véritables charognards, s’enfonce dans le chaos avec au moins deux gouvernements parallèles. Sans compter que Seïf al-Islam n’est plus le réformateur qu’il avait pu paraître au début des années 2000. Pour beaucoup de Libyens à présent, son nom incarne les pires destins de ce pays pourtant grassement pourvus en ressources naturelles. Il faudra donc beaucoup à l’homme de 49 ans pour faire accepter sa candidature par une population qui le conspue déjà.
Et le cas échéant, il lui faudra affronter à ce scrutin du 24 décembre, le maréchal Khalifa Haftar, figure incontournable de la Libye post-Kadhafi, notamment dans l’Est du pays.
Seïf al-Islam annonçait en juin au New York Times, son retour au-devant de la scène libyenne comme dans un strip-tease. Il lui faudra se trémousser avec adresse pour séduire son public.
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