En Afrique, les entreprises dirigées par des femmes font face à un énorme déficit de financement de 42 milliards de dollars. Les banques sont encore trop réticentes à leur accorder des crédits à cause des préjugés. Pour faire bouger les lignes, la Banque africaine de développement (BAD) a adressé un message en direction des institutions de financement et des banques, à l’occasion du Global Gender Summit de Kigali.
Bien que les femmes représentent plus de 50 % de la population d’Afrique, elles ne généraient que 33 % de son PIB en 2018. Or leur taux d’activité est supérieur à la moyenne mondiale. Le problème c’est que la plupart d’entre elles occupent des emplois peu rémunérés dans le secteur informel et n’ont ni les compétences ni les possibilités de progresser. Celles qui veulent créer des entreprises rencontrent des obstacles pour obtenir des crédits auprès de banques encore trop réticentes à cause des préjugés. Pour changer la situation, les organisateurs du 4e Gender Summit de Kigali, qui a eu lieu du 25 au 27 novembre 2019, ont mené une réflexion sur les voies et moyens pour l’autonomisation des femmes, les investissements, les cadres juridiques et l’accès aux opportunités.
« Lorsque les femmes empruntent, elles remboursent toujours »
Au cours de cette rencontre, le président de la Banque africaine de développement (BAD), Akinwumi Adesina, a indiqué qu’il était temps que les banques et institutions financières fassent enfin confiance aux femmes. « Lorsque les femmes empruntent, elles remboursent toujours. Et 80 % d’entre elles parviennent chaque fois à régler leurs dettes, sans aucun problème. Où est le risque par conséquent ? Le problème, c’est la rigidité des banques et des préjugés. Il faut en sortir pour permettre aux femmes d’avoir accès aux financements », a-t-il exhorté.
Pour sa part, la BAD a déjà lancé un projet en faveur de l’égalité des sexes : l’action de financement affirmatif en faveur des femmes en Afrique (Afawa), qui vise à accélérer la croissance et la création d’emplois dans les économies africaines en comblant le déficit de financement des femmes. Au cours des cinq prochaines années, Afawa devrait débloquer 3 milliards de dollars de financement du secteur privé pour autonomiser les femmes entrepreneurs du continent.
316 milliards de dollars de plus au PIB de l’Afrique avec une plus large autonomie de la femme
Selon la dernière étude du cabinet McKinsey & Company intitulée « Le pouvoir de la parité – Faire progresser l’égalité des femmes en Afrique », une plus grande autonomie de la femme serait très bénéfique pour l’Afrique. Elle révèle que le continent pourrait ajouter 316 milliards de dollars à son PIB, soit une augmentation de 10 % d’ici à 2025 si chaque État parvenait à égaler les progrès réalisés par les meilleurs pays de la région.
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