
Le pays ouest-africain a désigné le réalisateur américain Spike Lee et son épouse Tonya Lewis Lee comme ambassadeurs thématiques chargés de la diaspora afrodescendante. L’initiative s’inscrit dans une stratégie gouvernementale plus large visant à reconnecter la diaspora africaine avec le continent.
Le 23 juillet dernier, le gouvernement béninois a annoncé, via le communiqué du Conseil des ministres, le choix de Spike Lee et Tonya Lewis Lee comme « ambassadeurs thématiques auprès de la diaspora afrodescendante des États-Unis d’Amérique ».
Le couple de stars hollywoodiennes se voit ainsi chargé de « sensibiliser, de favoriser le dialogue et de soutenir des initiatives promouvant la reconnexion culturelle et le devoir de mémoire ». Une mission que le Bénin justifie par leurs actions qui ont « profondément façonné le récit contemporain de la diaspora africaine ».
Le choix de Spike Lee n’est pas anodin. De son vrai nom Shelton Jackson Lee, le cinéaste, producteur, scénariste et acteur né en 1957 à Atlanta, en Géorgie, est connu pour ses films audacieux, notamment dans le questionnement des inégalités raciales structurelles aux États-Unis.
Son long métrage « Do the Right Thing » (1989) est ainsi considéré comme un classique pour sa critique acérée du racisme dans un quartier de Brooklyn.
Renouver avec l’histoire
Quant à sa femme Tonya Lewis Lee, elle est engagée dans des initiatives d’égalité et d’inclusion, principalement autour de l’équité raciale, de la justice reproductive et de l’inclusion des femmes noires dans les domaines de la santé, des médias et de l’éducation.
Le documentaire Aftershock (2022, Hulu) qu’elle a coproduit dénonce ainsi la crise de mortalité maternelle aux États-Unis, qui touche de manière disproportionnée les femmes noires.
Ces deux nominations répondent à une politique de soft power déployée ces dernières années par le Bénin dans le but de repositionner le pays sur la scène internationale et de faciliter le retour de la diaspora africaine.
Le Bénin entend notamment profiter du rôle de plaque tournante majeure joué par la ville de Ouidah – à une quarantaine de kilomètres à l’ouest de Cotonou, la capitale économique – dans la traite atlantique des esclaves (XVIIᵉ-XIXᵉ siècles).
Des fondations culturelles solides
À cet effet, depuis le 4 juillet, la plateforme numérique myafroorigins.bj permet aux candidats de déposer leur demande de reconnaissance de nationalité béninoise. Une procédure facilitée par une loi de septembre 2024, autorisant toutes les « personnes qui, d’après leur généalogie, ont un ascendant africain subsaharien déporté hors du continent africain dans le cadre de la traite des Noirs et du commerce triangulaire » à soumettre une demande.
La chanteuse Ciara s’est récemment rendue dans le pays pour obtenir cette nationalité. Peu après son départ, c’est au tour de Lauryn Hill, icône du hip-hop et détentrice de plusieurs Grammy Awards, de fouler le sol béninois.
L’arrivée de ces visiteurs internationaux stimule l’économie locale, tandis que les infrastructures hôtelières se développent pour accueillir cette nouvelle clientèle.
Poster un Commentaire