Duduzile Zuma fait l’objet d’une enquête policière pour son implication présumée dans le recrutement de citoyens sud-africains destinés à s’engager aux côtés de groupes mercenaires russes en Ukraine.
Duduzile Zuma, fournisseuse de combattants sud-africains pour Moscou ? Pour ceux qui l’ignorent encore, ce nom n’est pas anodin. Il s’agit de la fille de Jacob Zuma, l’ancien président de l’Afrique du Sud.
Selon des révélations de Bloomberg, publiées le 19 novembre dernier, elle serait impliquée dans une opération de recrutement de ses concitoyens pour le compte de la Russie. Engagée depuis trois ans dans la guerre contre l’Ukraine, la nation dirigée par Vladimir Poutine multiplie les efforts pour renforcer ses effectifs militaires.
L’une de ses tactiques consiste à enrôler des ressortissants africains. Toujours d’après le média américain, une vingtaine de jeunes hommes auraient ainsi été approchés par Duduzile afin de devenir les gardes du corps du parti uMkhonto weSizwe (MKP), la formation politique de son père.
Convaincus de saisir une opportunité professionnelle prestigieuse, ces jeunes se sont envolés pour la Russie en juillet dernier. Mais sur place, la réalité a basculé.
De la promesse d’emploi au piège russe
À en croire les témoignages de leurs proches et des messages WhatsApp consultés par Bloomberg, ces recrues se sont retrouvées à signer des contrats militaires rédigés intégralement en russe, une langue qu’ils ne maîtrisaient pas.
Au lieu des salles d’entraînement pour la protection rapprochée promise, c’est vers les lignes de front ukrainiennes qu’ils ont été dirigés. Dès le mois d’août, les familles ont de fait perdu tout contact avec eux. De quoi les plonger dans l’angoisse.
Face à l’inquiétude grandissante des familles, Duduzile Zuma a tenté de minimiser la situation en assurant aux parents que leurs enfants ne seraient jamais envoyés au combat. Des échanges WhatsApp révèlent qu’elle assurait aux parents que leurs enfants ne seraient jamais envoyés au combat.
Une plainte policière d’une autre Zuma
Elle est même allée jusqu’à promettre d’aller les chercher « personnellement » si la situation dégénérait. Face à ces révélations, Nkosazana Zuma-Ncube, une autre des filles de Zuma, a décidé de saisir la justice d’une plainte officielle le 23 novembre dernier.
Dans un contexte où Pretoria tente de rapatrier 17 citoyens sud-africains bloqués dans le Donbass, Duduzile Zuma a fini par démissionner de son siège de députée.
Âgée de 43 ans, elle fait déjà l’objet d’accusations d’incitation à la violence et de terrorisme en lien avec les émeutes meurtrières de juillet 2021, survenues après l’incarcération de son père. Elle nie toute participation à un quelconque réseau de recrutement pour la Russie.
Selon le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Musalia Mudavadi, cité par Reuters le 7 novembre, plus de 1 400 Africains combattent pour la Russie.

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