
L’ancien président congolais fait depuis peu preuve d’un activisme médiatique qu’on ne lui connaissait guère, alimentant les soupçons d’un positionnement dans la perspective d’une possible participation au pouvoir.
Il y a des choses qui ne changent pas. L’eau mouille, le feu brûle et Joseph Kabila est un taiseux. Ce dernier point est une vérité universelle, notamment en République démocratique du Congo où l’ancien militaire a régné pendant 18 ans.
Mais cette vérité pourrait ne plus en être une. Car après avoir maintenu le silence depuis son départ du pouvoir en 2019 – malgré de nombreuses occasions de se prononcer –, l’ancien rebelle fait désormais preuve d’un retour médiatique pour le moins intrigant.
Il s’est ainsi exprimé sur la situation du pays à trois reprises depuis le 23 février. Une présence au-devant de la scène qui suscite bien des interrogations auprès de l’opinion publique congolaise et des observateurs de ce pays où les intrigues polititiques sont presqu’un sport national.
Dans la ligne de mire de Kabila, figure bien évidemment son successeur Félix Tshisekedi, tout à tour accusé d’être un dictateur, et de nourrir la crise de l’Est avec le groupe rebelle du M23.
Diverses tractations politiques
Mais celui qui vit depuis plus d’un an hors de la RDC, ne se contente pas de critiquer la gouvernance de son successeur, qui le dépeint à son tour en parrain de l’Alliance Fleuve Congo (AFC), la coalition politico-militaire comprenant le M23.
Il multiplie également les tractations politiques, voyageant de Johannesburg à Addis-Abeba, sans oublier Windhoek ou encore l’Occident dans le but, selon ses proches consultés par Jeune Afrique (JA), « préserver son héritage et peser sur les processus de médiation ».
Celui que l’on surnomme le sphinx a par ailleurs opéré une restructuration de son Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD).
Le spectre d’un retour de l’instabilité
« Il a laissé le régime actuel déployer sa gouvernance afin que le peuple puisse juger sur pièces. Il est clair que le chaos s’est imposé », confie l’un de ses anciens ministres, cité par le magazine panafricain.
Pour le camp Tshisekedi actuellement sous pression en raison du conflit à l’Est, ces manœuvres ne sont que la preuve de la tentative de déstabilisation entreprise par l’ancien chef de l’État depuis sa rupture avec le régime en place.
De fait, les rumeurs de coup d’État se multiplient ces derniers temps dans ce pays connu pour son instabilité chronique. Des rumeurs que Kabila a lui-même accréditées le 18 mars dernier. Les vieux démons de la RDC pourraient-ils être de retour ?
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