Au Ghana, la statue de trop pour Nana Akufo-Addo ?

Le président ghanéen arrivé au terme de son mandat a récemment suscité la colère de certains de ses compatriotes pour avoir un monument à son effigie.

Est-ce de l’autoglorification ? Ou le culte du moi ? Le moins que l’on puisse dire, c’est que la dernière initiative de Nana Akufo-Addo, président ghanéen ne passe pas. Alors qu’il effectuait récemment un déplacement à Sékondi dans le sud-ouest du pays, en marge de sa tournée d’adieu, le dirigeant sortant a dévoilé une statue à son image.

Le monument dressé à l’entrée principale de l’hôpital de la région occidentale, tient sur un socle en marbre noir muni. Le chef de l’État vêtu d’un costume y est debout, souriant, dans une posture droite et confiante.

Il s’agit selon le ministre de la région Kwabena Okyere Darko-Mensah, cité par BBC, d’une marque de reconnaissance des initiatives par le président au cours de ses deux mandats. Conformément à la limite constitutionnelle, le dirigeant octogénaire doit rendre le tablier en janvier 2025, au terme de la présidentielle prévue le mois prochain.

Le président lui-même revendique avoir tenu 80% de ses promesses électorales, mettant particulièrement en avant sa politique phare d’éducation secondaire gratuite, qu’il considère comme son « héritage le plus significatif ».

Des appels au déboulonnage

Sur les réseaux sociaux, les réactions ne se sont pas fait attendre. À commencer par celle du député de l’opposition Emmanuel Armah Kofi-Buah. Le parlementaire du National Democratic Congress (NDC), dont le dirigeant John Dramani Mahama brigue la présidence, a vivement critiqué l’initiative.

« Cette démonstration extravagante d’autosatisfecit survient à un moment où la région est largement négligée, avec des besoins urgents et des préoccupations laissés sans réponse. Ce geste grandiloquent est une priorité mal placée« , a-t-il écrit le 7 novembre dernier sur X.

Comme le député, de nombreux internautes questionnent la pertinence d’ériger une telle statue dans la région concernée alors que des projets engagés par le régime d’Akufo-Addo. « Quelqu’un va détruire ça très bientôt. L’hôpital appartient à l’État… Il aurait plutôt dû construire la cathédrale qu’il avait promise à Dieu et y mettre sa statue », s’est amusé un internaute sur la publication d’Emmanuel Armah Kofi-Buah.

Une fin de règne périlleuse

Un autre estime qu’un tel acte permettra aux habitants de la région de voter judicieusement. En effet, l’opposition a le vent en poupe, portée par le sentiment de déception ambiante en cours au sein de la population.

Après un début de règne prometteur, Nana Akufo-Addo a connu d’énormes difficultés, notamment économiques, ces dernières années. De quoi le contraindre à solliciter l’aide du FMI, qu’il avait pourtant rejeté à maintes reprises précédemment.

C’est dans ce contexte que John Dramani Mahama au pouvoir entre 2012 et 2017, est donné gagnant par un récent sondage national, contre le candidat du régime sortant, le vice-président Muhamudu Bawumia.


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