Après avoir voulu prolonger son dernier mandat, Macky Sall se retrouve contraint par le Conseil constitutionnel à organiser la présidentielle « dans les meilleurs délais ». Il lui a été rappelé l’« intangibilité » de la durée du mandat présidentiel. Malgré ce revirement de l’apprenti putschiste, le peuple maintient la pression pour le faire partir avant le 2 avril, date de la passation de pouvoir.
Macky Sall a voulu tester la démocratie sénégalaise. Macky Sall a eu les preuves de sa solidité. Sous la pression du peuple et le poids du Conseil constitutionnel, le président sénégalais a revu sa position. Il a promis de mener « sans tarder les consultations nécessaires pour l’organisation de l’élection présidentielle dans les meilleurs délais ». On est loin de la détermination affichée au début du mois.
Macky Sall a failli précipiter le pays dans le chaos
Le 3 février dernier, Macky Sall a abrogé le décret convoquant le corps électoral au 25 février, expliquant vouloir éviter de nouvelles violences liées à l’invalidation de certaines candidatures. Deux jours plus tard, l’Assemblée nationale reportait le scrutin au 15 décembre après une séance houleuse. Cette décision illégale a déclenché une série de manifestations violentes, plongeant le pays dans le chaos.
Le conseil constitutionnel contrarie le président
Saisi par des opposants, le Conseil constitutionnel a fort heureusement opposé, le jeudi 15 février, son véto au report du scrutin. Il a rappelé au pouvoir le principe d’« intangibilité » de la durée de cinq ans du mandat présidentiel. La décision de l’institution a été saluée par les Sénégalais et la communauté internationale comme un signe vivant de la séparation des pouvoir et de la démocratie au Sénégal.
Echec et mat pour Macky Sall
Désavoué par les sept Sages, Macky Sall a dû se résoudre à revoir sa position initiale. Il ne pouvait pas aussi facilement fouler au pied la loi fondamentale de son pays. Comme l’ont fait certains de ses pairs de la région, adeptes des coups d’Etat constitutionnels et des mille mandats. Au Sénégal, il y a un peuple brave et toujours prêt à défendre la Constitution au prix de sa vie. C’est cette attitude qui fait assurément reculer l’apprenti putschiste.
Macky Sall appelé à partir avant le 2 avril
Malgré sa promesse d’organiser un scrutin dans les « meilleurs délais », la population continue de se mobiliser car n’ayant aucune confiance en lui. Ainsi, des milliers de personnes ont défilé samedi à Dakar pour réclamer la tenue de la présidentielle avant la fin de son mandat. Les opposants aussi continuent de lui mettre la pression. A l’image de Khalifa Sall, l’un des principaux candidats. Le leader du parti Taxawu appelle Macky Sall à partir le 2 avril, date de la passation de pouvoir.
Revenir sur l’invalidation des candidatures des cadors de l’opposition
Amadou Ba, membre de l’ex-Pastef d’Ousmane Sonko, a également exigé que le chef de l’État « organise l’élection présidentielle avant la fin de son mandat. Le président sortant ne devrait donc pas croire qu’il a tout le temps pour mettre en place une nouvelle stratégie. D’ailleurs, il devrait instamment libérer les prisonniers politiques et revenir sur l’invalidation des candidatures des cadors de l’opposition comme Ousmane Sonko, toujours emprisonné et inéligible.
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