Le chef de l’État Bola Tinubu souhaite acquérir, aux frais du contribuable nigérian, un yacht présidentiel. Au grand dam des populations en proie à un contexte économique défavorable.
L’un des hommes les plus riches du Nigeria, Bola Tinubu désormais à la tête du pays, connaît certainement un train de vie de luxe. Au point de vouloir s’offrir un yacht ? C’est en tout cas ce que révèle le premier budget supplémentaire avalisé par le nouveau chef de l’État.
La proposition destinée comme son nom l’indique, à solliciter des fonds supplémentaires au-delà du budget établi par son prédécesseur, prévoit une enveloppe globale de 38 millions de dollars pour les besoins de la flotte aérienne présidentielle.
Cela comprend un peu plus de sept millions de dollars pour l’acquisition de SUV pour la présidence, près de deux millions de dollars affectés à l’achat des mêmes véhicules au profit du bureau de la Première dame Oluremi Tinubu.
Un yacht à six millions de dollars
Il s’agit d’autant de dépenses qualifiées de superflues par une majorité de Nigérians, notamment sur les réseaux sociaux. Surtout dans un contexte de morosité économique ambiante due en partie aux réformes lancées par Tinubu, entré en fonction en mai dernier.
C’est le cas de la suppression des subventions du coût du carburant sur lequel les régimes précédents se sont cassés les dents et dont les conséquences sur le panier de la ménagère se révèlent dramatiques. D’autant que le naira, la monnaie locale, ne cesse de se déprécier.
Mais le point le plus controversé du budget supplémentaire concerne les six millions de dollars prévus pour l’achat d’un yacht. Un objet de transport réputé utilisé pour le plaisir ou le luxe, comme la croisière ou la voile de compétition.
…abandonné après le tollé
Le groupe de plaidoyer Socio-Economic Rights and Accountability Project (Serap) a notamment indiqué qu’il était inconcevable « d’acheter un yacht alors que 137 millions de Nigérians vivent dans l’extrême pauvreté ».
Face à la polémique, le porte-parole du président, Temitope Ajayi, a déclaré que le chef de l’État n’était pas demandeur d’un yacht, critiquant dans une tribune parue dans la presse locale, « la manière très simpliste dont certains postes sont décrits par les fonctionnaires chargés de la préparation du budget ».
Quant au parlement chargé de voter le budget, il a retiré la ligne consacrée à cette acquisition polémique. Les députés ont tout de même approuvé l’achat de SUV d’une valeur de 150 000 dollars l’unité à leur bénéfice.
Poster un Commentaire