Sénégal : Akon City toujours attendu

Le projet de construction d’une cité ultramoderne promu par Akon dans son pays natal n’a toujours pas quitté sa maquette, un an après son lancement. La star du RnB aurait-il trompé son monde ?

Que reste-t-il des promesses d’installation d’une ville futuriste lancées en grande pompe au Sénégal le 31 août 2020 par Akon ? Pas grand-chose si ce n’est une première pierre et toujours des promesses. À vrai dire, le projet est encore à une étape virtuelle, neuf mois après le début prévu des travaux sur le site de Mbodiène, à un peu moins de 100 km de Dakar, la capitale sénégalaise.

Les ambitions grandiloquentes ont laissé la place à un silence assourdissant de la part d’Akon, promoteur du projet fort opportunément dénommé : Akon City. Sur place à Mbodiène, la population très enthousiaste il y a un an à l’idée d’abriter un investissement chiffré à 6 milliards de dollars, déchante aujourd’hui peu à peu. Le sentiment ambiant est à la déception pour des habitants d’une des plus pauvres régions du Sénégal. Car beaucoup voyaient déjà à travers Akon City, un projet susceptible de contribuer à l’essor économique de leur localité.

Wakanda à la sénégalaise

À raison, puisque le projet tel que décliné par Akon et ses collaborateurs aux côtés du ministre sénégalais du Tourisme, avait de quoi charmé plus d’un. L’investissement devait en effet comprendre à la fois : un hôpital, un casino, un centre commercial, des bureaux et autres logements, sans oublier un stade. Le tout sur des dizaines d’hectares de terre, dont une partie expropriée. En dehors de sa grandeur, la notoriété internationale de son promoteur avait également contribué au rayonnement de ce qui avait été volontiers comparé à Wakanda, dans les esprits.

Né de parents sénégalais dans le Missouri plus précisément à Saint-Louis, Akon a fait toute sa carrière d’artiste aux États-Unis. Une carrière à succès, puisque nombre de ses titres sont aujourd’hui devenus cultes.

Début prochain

Cette célébrité d’Alioune Badara Thiam – son vrai nom – lui aurait-elle servi à vendre au Sénégal un projet non-viable ? Beaucoup au Sénégal tendent à le penser aujourd’hui, y compris dans le rang des autorités, selon des propos rapportés par Jeune Afrique fin 2020 déjà, soit quelques mois seulement après la pose de la première pierre d’Akon City.

Mais à Mbodiène, les pouvoirs publics veulent croire à un début effectif des travaux en octobre tel que promis par un responsable de KE International, entreprise chargée du projet. À moins que les promesses ne tombent une fois encore à l’eau.


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