L’élection présidentielle au Mali devrait bien se tenir en février 2022, malgré les derniers soubresauts au pays. Elle va vraisemblablement opposer une trentaine de candidats, dont Moussa Mara (Yéléma), Boubou Cissé (probablement sous bannière URD), Soumeylou Boubèye Maïga (ASMA-CFP), Seydou Mamadou Coulibaly et Aliou Boubacar Diallo. Ces deux derniers ont avec eux l’argument financier. Ils sont présidents fondateurs, respectivement du groupe CIRA, l’un des leaders de l’ingénierie en Afrique, et de la compagnie Hydroma, pionnier de l’exploitation de l’hydrogène naturel. Ces hommes d’affaires mobilisent depuis plusieurs mois leurs différents états-majors pour progresser dans l’opinion nationale.
Trente ans de générosité
Seydou Mamadou Coulibaly a créé en janvier dernier, un mouvement baptisé Benkan, chargé de fédérer les patrons d’entreprises maliens autour de sa candidature. Une manœuvre qui fait bruire parmi la population malgré ses bonnes intentions… en apparence. Ses détracteurs estiment que Benkan a pour seule visée de payer la conscience des électeurs maliens…
Aliou Boubacar Diallo, lui, a mis en place la fondation Maliba en 1991, longtemps avant que ce dernier ne choisisse d’entrer en politique. La fondation Maliba œuvre à l’amélioration des conditions de vie des Maliens depuis près de 30 ans. Elle a réalisé des forages d’eau, construit des moulins, pavé des rues, réhabilité des écoles ou encore formé les femmes à la création d’activités génératrices de revenus.
L’homme du consensus et du dialogue
Une philanthropie qui aurait largement contribué à l’ancrage de son parti politique, ADP-Maliba, à travers l’ensemble du territoire malien. Particulièrement à Kayes, où il a largement remporté les législatives de mars 2020 dès le 1er tour (62% des voix). En plus de soulager ses compatriotes au quotidien, depuis plusieurs décennies, l’homme d’affaires est l’un des rares à faire des propositions concrètes.
D’une part sur les différentes crises maliennes. On en veut pour preuve, ses solutions pour décanter la situation lors du soulèvement populaire de juin et juillet 2020. Il a toujours prôné le dialogue, le compromis et le rassemblement des fils et filles du Mali. Là où la plupart des politiques maliens préfèrent se retrancher derrière leurs intérêts partisans.
Un programme de société orientée économie
D’autre part ses propositions concrètes concernent l’économie du pays, sous perfusion internationale depuis plusieurs années. Aliou Boubacar Diallo a concocté un plan ambitieux « plan Marshall pour le Mali », potentiellement doté de 15.000 milliards de Francs CFA. Cette somme devrait servir à la construction des infrastructures et services essentiels comme les routes, les ponts, les écoles, les usines et centrales électriques. Parallèlement, Aliou Boubacar Diallo compte fournir de l’électricité verte à partir de l’hydrogène naturel et de l’hydrogène vert dont le Mali pourrait être le plus grand producteur africain. Il l’a déjà fait gratuitement de 2012 à 2019 à l’échelle pilote à Bourakébougou. La prochaine étape serait de l’étendre à tout le pays afin de contribuer à son industrialisation bon marché, inscrivant ainsi le Mali comme la 1ère économie décarbonée du Continent.
La politique de l’ex député de Kayes repose sur l’autonomie des régions. Elles devront exploiter chacune leurs ressources naturelles pour leur développement. Aliou Diallo espère ainsi mettre fin aux frustrations de certaines communautés qui se sentent ignorées par le pouvoir central de Bamako. En outre, il prévoit dans son programme la création de dizaines de milliers d’emplois pour les jeunes et les femmes, tentés par l’immigration clandestine vers l’Europe, l’exode rural et parfois le terrorisme.
Favori de l’élection de 2022
Avec son plan Marshall pour le Mali, le leader d’ADP-Maliba espère remporter la présidentielle prochaine, après son échec de 2018. Il avait fini troisième de ce dernier scrutin, derrière Ibrahim Boubacar Keita (IBK) et feu Soumaïla Cissé. Aliou Diallo a visiblement des raisons de croire en une victoire en février 2022. En effet, un récent sondage du cabinet Statix le donne favori pour ce rendez-vous avec 27% des intentions de vote, loin devant Moussa Mara (17%). Il était déjà deuxième de la précédente enquête de novembre 2020 avec 25,5% des intentions de vote, juste derrière Soumaïla Cissé (26%) décédé en décembre dernier.
Poster un Commentaire