En Mauritanie, près d’un millier de personnes ont participé à un rassemblement jeudi matin, devant la présidence de la République, pour exiger le retour des exilés politiques du régime de l’ancien chef de l’État Mohamed Ould Abdel Aziz. Parmi ces exilés, des journalistes, des blogueurs, des artistes et des hommes d’affaires dont Mohamed Ould Bouamatou.
Mohamed Ould Abdel Aziz n’est plus là
Depuis sa prise de fonction en août dernier, le nouveau président mauritanien a beaucoup fait pour apaiser le climat politique dans son pays. Mohamed Ould Ghazouani a notamment entamé un dialogue national, ouvert les médias publics à l’opposition et surtout libéré quelques prisonniers d’opinion. Mais, pour une large partie de la population, cet élan démocratique n’aura aucune saveur sans la participation de tous les fils de Mauritanie.
C’est pourquoi, jeudi matin, près d’un millier de personnes ont participé à un « sit-in » devant la présidence de la République pour réclamer le retour des exilés politiques du régime de l’ancien chef de l’État Mohamed Ould Abdel Aziz. Ce dernier les accusés de crimes économiques et d’atteinte à la sureté de l’État. Accusations sans fondement selon leurs familles et avocats qui ont toujours dénoncé un acharnement politique et ont demandé la levée des poursuites judiciaires.
Ghazouani doit poursuivre sa politique d’ouverture
« Je suis venu à cinq heures du matin pour participer activement à cette manifestation contre l’injustice. Nous voulons que nos frères rejoignent la patrie sans délai. Ils sont arbitrairement contraints à l’exil du fait d’un régime qui n’est plus là. Aucun d’eux n’a tué ou volé. Cela doit être réparé », estime Naji, un manifestant, au micro de RFI. L’artiste et ancienne sénatrice Malouma Mint El Meidah, elle, interpelle Ghazouani pour qu’il continue d’incarner ce changement. « Ce président aujourd’hui, Mohamed Ould Ghazouani, il a commencé de faire une ouverture à tout le monde, il veut que tout le monde soit content et cette ouverture là, ça n’existe pas tant que les citoyens sont exilés. », a-t-elle déclaré.
Une amnistie qui se fait attendre ?
Début octobre, les médias à Nouakchott avaient écrit que le président Ghazouani réfléchissait à amnistier les exilés politiques afin de faciliter leur retour au pays. Cette décision devait tomber, avait-on dit, le 28 novembre, jour de la célébration de l’indépendance nationale. Ce qui n’a pas eu lieu. La manifestation de jeudi a peut-être pour but de mettre la pression sur le chef de l’Etat car la démocratie ne peut plus attendre, après dix ans de pouvoir autocratique.
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