Le triste destin de Rebecca Cheptegei, figure brisée de l’athlétisme ougandais

La coureuse de fond ougandaise est morte des suites des blessures d’une attaque à l’essence de la part de son compagnon.

Rebecca Cheptegei ne s’imaginait sans doute pas effectuer sa dernière course en compétition officielle, aux Jeux olympiques de Paris, début août. C’est pourtant désormais le cas, moins d’un mois plus tard. L’athlète ougandaise est décédée, jeudi 5 septembre, de façon tragique.

Pour cause, elle a été brûlée vive par son mari, dans une attaque dont les circonstances restent à élucider par les autorités kenyanes. Le pays accueille souvent cette marathonienne de 33 ans dans le cadre de ses entraînements.

Selon le père de la victime citée par le quotidien sportif L’Équipe, l’attaque déroulée dimanche 1er septembre, aurait pour origine, « un différend autour d’un terrain ». Le suspect présenté comme Dickson Ndiema Marangach a notammé arrosé sa compagne d’essence avant de l’incendier.

Une disparition brutale et violente

Admise d’urgence à l’hôpital, Rebecca Cheptegei brûlée à plus 75% selon les constations de l’enquête, a succombé à ses blessures quatre jours plus tard. Les autorités hospitalières ont par ailleurs annoncé ce mardi 10 septembre, le décès la veille, de son agresseur, lui aussi pris dans les flammes, lors de l’attaque.

Les premiers éléments de l’enquête rapportés par la presse ougandaise, évoquent « un couple qui avait constamment des disputes familiales ». À tel point que la coureuse aurait décidé de porter plainte contre son compagnon après avoir découvert que ce dernier l’a suivi en Ouganda, il y a quelques mois.

« Il est évident que sa vie était en danger », a déclaré le père, lors d’une conférence de presse avec quelques membres de la famille. Ceux-ci accusent notamment l’État d’avoir failli à protéger Rebecca, dont la carrière finançait leur besoin.

Les sportives prises pour cibles ?

Alors que l’affaire continue de susciter l’émoi au-delà du Kenya, des voix s’élèvent pour condamner ce qui s’apparente de plus en plus à un ciblage des femmes sportives dans ce pays est-africain.

Le cas de Rebecca Cheptegei est en effet, la dernière d’une longue de tragédies ayant impliqué une athlète féminine ces dernières années.

« Certains partenaires veulent contrôler les gains des athlètes, leurs sponsors, les endroits où elles vont et ce qu’elles font, et ce sentiment de droit cause des conflits », estime la psychologue Millicent Gathoni, basée à Nairobi, dans les colonnes du site d’information Semafor Africa.


Soyez le premier à commenter

Poster un Commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*