Les militaires au pouvoir à la faveur du coup d’État du 26 juillet 2023 sont dans une stratégie de la terreur destinée à légitimer le renversement du président Mohamed Bazoum.
À chaque jour, un nouvel épisode au Niger. Depuis le putsch militaire du 26 juillet 2023, les nouvelles autorités au pouvoir soufflent le chaud et le froid. Ils ont en effet ordonné ce vendredi 25 août 2023, à l’armée de se mettre en alerte maximale, invoquant notamment « une menace accrue d’attaque ».
« Les menaces d’agression sur le territoire national se font de plus en plus sentir », indique le communiqué signé du chef de la défense du pays dont Reuters a pu confirmer l’authenticité via une source sécuritaire.
Aucun détail n’a été fourni sur la nature de l’attaque encore moins à propos de son auteur. Mais le procédé n’est pas nouveau de la part des militaires en poste à Niamey.
La fabrication d’ennemis
Entre la CEDEAO qui refuse toujours d’avaliser le coup d’État et Paris dont les autorités exècrent les putschistes, le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) – la junte au pouvoir –, ne manque pas d’ennemis.
Le quarteron de militaires a ainsi déjà accusé à plusieurs reprises ces dernières semaines des forces étrangères de manœuvrer contre les intérêts du Niger. La rhétorique consiste à chaque fois d’évoquer des « ennemis » sans véritablement les nommer.
L’objectif reste d’obtenir la plus large adhésion possible de la part d’une population en mal de figures susceptibles de la sauver d’un contexte sociopolitique et économique particulièrement morose. C’est ce qui justifie la non-condamnation du putsch malgré le prétexte discutable brandi par les auteurs.
La CEDEAO sur la corde raide
Le CNSP qui a par ailleurs ordonné vendredi, l’expulsion de l’ambassadeur de France de Niamey, est donc dans une logique d’outrance. Quitte à se mettre à dos la communauté internationale de même que les voisins ouest-africains du Niger. À l’exception bien entendu, des putschistes du Mali et du Burkina Faso principalement.
Cette défiance permanente met la CEDEAO dans une situation pour le moins compliquée. Elle qui continue de réclamer le rétablissement de Mohamed Bazoum dans ses fonctions. Des cris d’orfraie que les nouveaux hommes forts de Niamey refusent d’entendre.
Reste à savoir comment l’organisation sous-régionale par ailleurs largement décriée sur le continent, va s’en sortir. Il y va de la stabilité de la région et la quiétude des chefs d’État au pouvoir.
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